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Disques

Jack – The End of the Way it’s Always Been

JACK – The end of the way it’s always been
(Les Disques du Crépuscule / Pop lane)

JACK - The end of the way it's always beenIl y’a d’abord ce morceau d’introduction, un instrumental labyrinthique et fiévreux qui pourrait être la bande son d’un western trash où les cow-boys seraient des junkies illuminés au bout du rouleau. « Ceci est la fin de la manière dont les choses ont toujours été  » chante Anthony Reynolds bien décidé à en finir avec une ère, plaçant, pour ce faire, la conclusion en introduction. Voici donc l’album « post-décadent » de Jack.

« The End Of The Way It’s Always Been » apparaît dès lors comme une œuvre de rédemption où se côtoient pêle-mêle dandysme décalé, réel désir d’introspection et je-m’en-foutisme acerbe. Et, de ce mélange quelque peu suranné émerge une musique totalement débridée empruntant sans complexe à tous les genres tout en servant très fidèlement le propos de Reynolds. Ainsi, « With You I’m Nothing  » (clin d’œil aux pompeux Placebo ?) s’ouvre sur un savoureux riff de guitare digne des plus grandes heures du rock héroïque pour finalement se transformer en ballade classieuse du meilleur effet. « Disco Cafe Society » joue elle la carte du cynisme mondain désabusé : rythmique enlevée sur fond de boîte à rythme Casio, voix de crooner, guitares élégamment saturées et paroles génialement satyriques font de ce morceau une perle pop comme on pensait seul Pulp capable d’en produire.

Hormis le tubesque et très « 2nd degré  » « Sleeping makes me thirsty », la fin de l’album prend une couleur beaucoup plus intime et introspective et, c’est peut-être là que, paradoxalement, Jack peine à convaincre. En effet, un morceau comme « Maybe my love does’nt answer anything in you anymore  » évite de justesse le fumeux ridicule et ne doit son salut qu’à son instrumentation ambitieuse et parfaitement exécutée.

Heureusement, « No north left », la chanson fleuve (10’07 !) qui clôture cet étonnant disque fait taire nos plus viles critiques : langoureuse et tourmentée, elle est la parfaite épitaphe d’un album qui érige l’ambivalence et le décalage en axiomes artistiques. Et, encore une fois, Anthony Reynolds nous régale dans son rôle de dandy du pauvre mettant ironiquement en exergue l’absurdité de son propre désespoir. On comprend, alors, que les choses ne sont pas prêtes de changer et que le titre-exutoire de cet album n’était qu’un leurre, un gracieux pied de nez mis en scène par un romantique invétéré trop attaché à « la manière dont tout a toujours été » pour réellement vouloir tout foutre en l’air.

J’entends déjà nos potes cheminots filer la métaphore ferroviaire : attention, un disque peut en cacher un autre.

Refau

The end of the way it’s always been
The emperor of new London
With you i’m nothing
Disco-cafe-society
That’s the way we make it
Maybe my love does’nt anything in you anymore
Sleepin’ makes me thirsty
Sometimes
No north left

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