Loading...
Festivals

A week-end of Happy Robots – Empress, Manitoba, I am robot and proud, Printed Circuit, Random Number

A WEEKEND OF HAPPY ROBOTS (day two) – Reading, Rising Sun Art Center

Seconde soirée pour les joyeux robots organisée en partenariat avec le label Catmobil. Le pari est de proposer une soirée entièrement dédiée à la musique electro. La différence se fait sentir dès l’entrée dans la salle puisqu’en lieu et place du traditionnel amas d’amplis, guitares, clavier et batterie il n’y a qu’une table sur laquelle trône un clavier, des fils électriques multicolores, trois laptops et quelques boîtiers austères aux fonctions indéterminées.

Claire, la fille qui se cache derrière Printed Circuit est la première à monter sur scène. Sans un regard pour le public clairsemé mais attentif, elle enchaîne les titres electro-bidouille de son set. C’est assez fascinant de la voir s’arque bouter sur ses machines le nez plongé dans un cahier d’écolier (que je devine plein de notes) sans jamais regarder le public. C’est fascinant mais pas très divertissant et il faut compter sur chaque beat electro kitsch, sur chacun de ses maelströms musicaux oscillant entre mélodie pour gameboy halluciné et visite planante de la discothèque disco/new-wave de son grand frère pour retenir l’attention. 30 minutes plus tard, la visite est terminée, il est temps de se diriger vers le bar qui commence à être pris d’assaut.

Le bar a vendu toutes ses bières et je me rabat sur un jus de soja aromatisé à la fraise pour patienter jusqu’à la prestation attendue de I Am Robot and Proud, combo qui gagne au passage le prix du nom de scène le plus adapté à l’événement. Tout comme pour Printed Circuit, IARAP est en fait le résultat de la partouze entre un humain et ses gadgets. Une partouze joyeuse, bizarrement tendre et ralentie. Dont le résultat est une electro-pop introspective du meilleur goût enluminée, facile d’accès, gaie, malgré une douce mélancolie. Les nappes se superposent les une aux autres, s’imbriquent pour former des paysage fantasmes que Shaw-Han Liem découpe à coup de beats irrésistibles. Robotique et fier de l’être, le nom est effectivement bien choisi.

Toujours pas de bière au bar et le soja ça va un temps mais ça me donne la bouche pâteuse… Le barman me fait essayer un Cabernet frais "organique" élevé à flan de coteaux en Australie … Mouais, ça ira en attendant le retour prochain des bouteilles d’Honey Dew.

Histoire de me faire oublier mes déboires c’est Random Number qui monte sur scène pour assener ce qui sera la première claque d’une soirée qui monte en puissance. Echappé de la constellation Hood (dont il était le batteur) Matthew Robson s’est fait remarquer en se faisant signer sans coups férir sur Rock Action, le label monté par Mogwai. Il faut dire que son habile mélange entre les atmosphères de Third Eye Foundation et les décharges d’énergie brute fait merveille. Si à cela j’ajoute que ce type est un performer dans l’âme, je peux vous dire que ce concert était mémorable. Alors que la plupart des concerts electro sont statiques l’apparition de Matthew est plus que bien venue. Il fait vraiment passer quelque chose et ne se contente pas de se planquer derrière son écran. Il fait passer ses boucles par des tonnes de filtres, il bosse sur les résonances et fait rebondir les sons à droite et à gauche. Ça part parfois sur des pistes complètement expérimentales/bruitistes avant de retomber sur des plages plus lentes. Mais surtout, il se démène comme un beau diable derrière ses machines, observe les réactions du public et rajoute un peu de tension ou de bruit blanc pour faire réagir. Un régal pour les oreilles, et pour les yeux aussi.

Après une telle claque, impossible de boire du jus de soja ou du rouge trop jeune en bouteille plastique recyclable. Heureusement, le bar a enfin fait le plein et je déguste une Honey Dew douce et sucrée, un peu tiède mais bon, on est en Angleterre.

Arrive ensuite Empress l’autre groupe issu de la constellation Hood. Chris (clavier, sampler) et Nicola (voix, guitare acoustique) se planquent dans un coin de la salle et semblent hésiter à signaler leur présence et le début imminent de leur set au public qui récupère à peine de l’avalanche de Random number. Mais c’est sans compter sur le talent du duo pour les ballades murmurées qui feraient fondre les cœurs les plus endurcis. Sans élever la voix, en travaillant les silences, le duo part à la conquête de la salle qui tombe peu à peu dans un silence religieux pour mieux apprécier les mélodies riches, délicatement ornées et le chant fragile un peu perdu. On sent le côté passionnel de cette musique faussement apaisée, le décalage et la rupture sous-jacente. Malgré une création en 97, le groupe a en fait très peu tourné et leur set est extrêmement court. Malgré toutes les suppliques d’un public nouvellement fervent il n’y aura pas de rappel et il faudra se contenter du souvenir des 8 titres doucement égrenés ce soir au crépuscule.

Ce festival est décidément de mieux en mieux et malgré un à priori dubitatif je suis conquis par cette approche de la musique électronique. Et pendant que Manitoba s’installe devant ses platines je discute avidement avec Matthew qui en plus de faire de la bonne musique est incroyablement sympathique.

Manitoba c’est encore une fois un homme seul (Dan Snaith), mais plutôt que de partager la vedette avec des claviers et des samplers, deux platines lui font face sur scène. Son album sorti sur le label Leaf est gorgé de beats incontrôlés, de grooves langoureux inspirés de jazz et de soul. Un ep plus récent avait vu l’apparition de beats énervés inspiré par le UK-Garage. La surprise sur scène était réelle quand une voix soul est venue emplir la salle avant de finir sous une avalanche de scratchs pour une set fortement hip-hop. Le changement de direction semble être au centre des préoccupations de Dan puisque qu’il enchaîne les styles (house, lounge, hip-hop, soul, breakbeat) avec succès et sans faute de goût il faut le dire mais de façon assez abrupte quand même. Le public n’est pas vraiment conquis et il faudra vraiment attendre une deuxième partie de set plus conventionnelle pour qu’il se fixe dans la salle plutôt que de faire des allers-retour bar-boutique-salle.

Pas mal pour une première soirée 100% electro. Je me demande ce que la dernière soirée va nous réserver.

Gildas

Printed Circuit
http://www.printed-circuit.net/
I Am Robot And Proud
http://www.bloop.org/robot/
Random Number
http://discontents.teamcatmobile.com/
Manitoba
http://www.posteverything.com/leaf/manitoba/manitoba.html

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *