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Disques

The Delgados – Hate

THE DELGADOS – Hate
(Mantra recordings / Naive) – [site]

THE DELGADOS - HateTrop c’est trop. Il y avait comme un trop plein de chroniques aux louanges dithyrambiques, aux superlatifs ampoulés, comme si le dernier album des Delgados, « Hate », était un des disques indispensables de l’année. Pourtant, quelques semaines plus tard, plus personne n’en parle, le soufflet est retombé, pffftt. Alors quoi ? Encore un enthousiasme hâtif, sans doute… Étrangement, cela me rappelle tout ce foin qu’on a fait autour de Mercury Rev ou des Flaming Lips… Troublante, non, la coïncidence ? Ben oui, qu’est-ce qu’il a fait, Dave Fridmann, pour être systématiquement encensé ? Certes, ce garçon – qui, pour ceux qui auraient raté un épisode, est, entre autres, le producteur de « Deserter’s Songs » de Mercury Rev et de « The Soft Bulletin’ des Flaming Lips – a du savoir faire… Il excelle quand il s’agit de marier le gros son des guitares électriques, les coups de gongs et le son plus délicat d’instruments plus « nobles », des cuivres ou des cordes… Mais il excelle surtout à marquer au fer chaud un pauvre disque qui s’en serait très bien sorti sans lui, à imprimer ses grosses initiales entre chaque sillon… C’est précisément le cas avec « Hate » : la première écoute est agréable, on retrouve la voix familière d’Emma Pollock, celle d’Alun Woodward (qui a moins abusé du rouge que d’habitude, non ?), les violons, les guitares quasi noisy, tout ce qui faisait l’impeccable recette des précédents albums… Mais plus le temps passe, plus on se rend compte que les Ecossais ont été dépossédés de leur création, que ce disque n’est pas le leur, qu’il y a décidément « trop de notes », trop de chœurs éthérés, que les percussions pourraient se faire plus discrètes, que l’innocence pop des Delgados s’est dissoute dans le professionnalisme du producteur… Alors bien sûr, restent ces instants de pureté à la Delgados, ces moments magiques qui me donnent des frissons comme un beau soir d’été à Saint-Malo, ces voix mêlées sur « Child Killers », l’intro si juste de « Woke from Dreaming »… des moments qui nous interdisent l’indifférence, qui nous donnent juste envie de leur demander un peu plus de simplicité…

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