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Disques

Califone – Quicksand / Cradlesnakes

CALIFONE – Quicksand / Cradlesnakes
(Thrill Jockey / Discograph)

CALIFONE - Quicksand / CradlesnakesCalifone, formation composite issue de Chicago, joue sur son deuxième album une musique à faire tourner en bourrique n’importe quel plumitif normalement doué, et donc moi-même. Pour contourner l’obstacle, ma première tentation serait de donner, avec la facilité habituelle, dans le néologisme extravagant et de sacrer le groupe meilleur (et seul) représentant du post-kraut-country, ma seconde de recourir aux vertus douteuses de la métaphore de comptoir et de vous annoncer l’arrivée en terrain conquis des "space cowboys" les plus (inter)sidérants de l’histoire musicale récente, mélange foutraque de blues rural et d’électronique disjonctée, ma dernière d’enrober mon discours des atours nébuleux d’une prose qui suggère plus qu’elle ne dévoile -histoire de ne pas trop se mouiller et de laisser se débrouiller le lecteur. Lequel, si tout se passe bien, croit acheter un disque de lo-fi expérimental mais s’écrie à la première écoute : qu’est-ce que c’est que cette merde de country trafiquée ? Parce que la hauteur d’écriture, l’absence de concessions au folklore et à la hype de ce groupe sont à crever les tympans, je veux bien essayer de résister à toutes ces tentations. Et tenter de …euh…décrire, autant que cela m’est possible. Commencer par dire que si l’électronique contamine cette musique folk, country, blues pas claire mais nettement identifiable (banjo, violon, mandoline et j’en passe), c’est d’une manière discrète et trompeuse : un morceau bidouillé en intro, un interlude, quelques loops et bruits parasites, rien de bien méchant. L’étrangeté de cette musique vient d’ailleurs, de la manipulation des instruments traditionnels ou des bizarreries de composition (des morceaux avec fausses entrées, dérapages, fausses sorties, sautes d’humeur et un savant mélange de rêche et de soyeux, comme la petite guerre que se livrent la guitare et le piano sur "Slower twin"). Ajouter que sa beauté est constante et convulsive : dans le timbre éraillé de Tim Rutili, dans la douceur des mélodies ("horoscopic.amputation.honey", "michigan girls", "vampiring again"), dans le contraste des flambées teigneuses ("your golden ass"), là, rien ne laisse indifférent. Préciser enfin que (c’est le propre des bons disques) cette musique ne fait jamais la pute et demande autant d’égards que de patience : elle se mérite et vous récompense au-delà de votre attente.

David

One
Horoscopic.amputation.honey
Michigan Girls
Cat eats Coyote
Your golden Ass
(Red)
Million Dollar Funeral
When Leon Sphinx moved into Town
Mean Little Seed
Vampiring Again
Slower Twin
Stepdaughter

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