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Disques

Sole – Selling Live Water

SOLE – Selling Live Water
(Anticon / Chronowax)

SOLE - Selling Live Water Beaucoup, par le passé ou plus récemment, ont présenté le premier album solo officiel de Sole, ‘Bottle of Humans’, comme un classique du hip hop underground. C’est aller un peu vite en besogne.

Sole, c’est acquis, a gagné sa petite place dans le panthéon du hip hop. En fondant Anticon, il a su rassembler, catalyser, décomplexer une portion atypique mais captivante du rap et rendre le genre consommable aux gens venus d’autres horizons. Mais il y a un hic : il rappe alors qu’il ne devrait pas.

Le grand problème de ‘Bottle of Humans’, c’était ce numéro constant de rappeur désespéré à bout de souffle, ce débit incessant de poésie adolescente sans rime, sans rythme, amusicale. Sur ‘Selling Live Water’, son deuxième album (le troisième si on compte les rééditions de ‘Learning to Walk’, voire plus si on ajoute les projets sauvages ‘_uck_rt’ et ‘MansBestFriend’), le MC nous sert malheureusement la même mélasse. Oscillant entre des observations convenues (d’un point de vue européen tout du moins) sur son pays et un « moi-je » exempt des truculences de l’ego-trip, les paroles du rappeur souffrent une fois encore de sa voix enrouée et de son infernal débit d’exalté. Seuls quelques changements de style bienvenus sur « Pawn in the Game », sur le speed ‘Tokyo’ et surtout sur la fin énervée de « Da Baddest Poet » offrent un brin de répit à ce flow rouleau-compresseur.

Pour le reste, les sons sont bons. Ce n’est pas une surprise. Puisant à loisir dans la dream team de beatmakers qui compose Anticon, Sole bénéficie de renforts de choix avec Odd Nosdam (Clouddead), Telephone Jim Jesus (des mésestimés Restiform Bodies) et le sensationnel Jel (Themselves), lequel livre avec le formidable ‘Sebago’ le beat le plus dérangé de l’album. Sur ‘Selling Live Water’, il y a donc largement de quoi relayer les quelques moments forts qui portaient à eux seuls tout ‘Bottle of Humans’ (pour mémoire, « Dismantling of Sole’s Ego », « Save the Children », « Suicide Song », « Year Ov Da Sexxx $ymbl », « Furthermore »). Sauf peut-être, quand s’en mêlent les productions pompières d’Alias, souvent impressionnantes à première écoute mais très vite périssables au fil des écoutes (‘Slow Cold Drops’, ‘Pawn in the Game’).

‘Selling Live Water’ est dans le plus droit fil de ‘Bottle of Humans’. Fort comme lui de quelques tueries très rapidement efficaces, il pourrait être qualifié d’album globalement bon, sans ce problème inévitable récurrent sur tous les disques de Sole : Sole lui-même.

Sylvain

Da Baddest Poet
Shoot the Messenger
Salt On Everything
I Hope You Like My Stupid Painting
Respect pt 3
Tokyo
Plutonium
Sebago
Slow, Cold Drops
Pawn in the Game pt 1
Pawn in the Game pt 2
The Priziest Horse
Teepee on a Highway Blues
Selling Live Water
Ode to the War on Terrorism

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