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Disques

Jérôme Minière – Petit Cosmonaute

JÉRÔME MINIÈRE – Petit Cosmonaute
(La Tribu / Chronowax) [Site]

JÉRÔME MINIÈRE - Petit CosmonauteDepuis le Québec, sa "terre d’asile", Jérôme Minière nous envoie régulièrement des nouvelles musicales, que ce soit par les remixes de musiques amies ou ses propres compositions. Le disque qui paraît ce printemps le voit emprunter un chemin neuf, plus acoustique, moins fictionnel, où il dévoile davantage un univers qui confronte l’intime et la rumeur du monde. Le titre est un manifeste à lui seul : on pourrait le réduire à cette chanson de la fin du disque, jolie comptine sur l’arrivée d’un enfant qui se termine sur une note grave, en écho au morceau "Blood sings" de Suzanne Vega sur "99.9 F°" ("Pourquoi entrer dans cette vie et un jour en sortir ?"), mais il résume merveilleusement aussi l’esprit des historiettes qui s’entrelacent sur le disque ; des personnages enfermés dans leur bulle entrent au contact troublant du réel, d’un milieu méconnu ou inexploré, à ce moment précis où ils hésitent encore entre la résistance et l’abandon, où ils perçoivent la sortie de l’habitacle comme une chance incertaine de vie, de changement, de salut ("L’air du dehors", "Paul", "La fonte des glaces", "Mouvement"). Parce que l’habitacle, désormais précaire, est pourtant sécurisant, ou parce que l’extérieur est finalement plus hospitalier que prévu, Jérôme Minière a habillé ses chansons de couleurs chaudes (guitare acoustique, cordes, discrètes tonalités de bossa, de rock minimaliste ou de jazz), ouvrant au vent de la mémoire et des traditions un univers jusque-là résolument plus obscur et électronique. Sa musique, loin de pâtir d’un tel mélange, gagne en nuances et en profondeur et propose ici un parcours riche de parfums, de dégradés et de détours. On peut regretter alors que ses textes se perdent parfois dans l’impressionnisme et l’anecdotique, mais il est vrai que Jérôme a décidé de cultiver la fleur fragile de la chronique du quotidien et que, dans la rumeur du monde, les nuances peuvent se confondre et ne plus apparaître à un auditeur pressé. Une fois la télé éteinte, les bpm exténués, les stores baissés, il est possible que cette voix doucement entêtante vous murmure à l’oreille quelque chose d’inédit.

David

L’air du dehors
Les yeux tout autour de la tête
L’existence est simple
Paul
La jeunesse est vieille comme le monde
Perdre une dent un soir d’été
Arpenter
La logique des choses
La fonte des glaces
En attendant Vegas
Jour de rien
Mouvement
Petit cosmonaute
La certitude

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