JOSH ROUSE – 1972
(Ryko / Naïve)
L’histoire raconte que quand Josh Rouse est allé trouver Brad Jones (producteur artistique) en lui signifiant qu’il voulait enregistrer un disque qui sonne "comme en 1972", ce dernier lui aurait répondu que ça ne posait pas de problèmes, qu’il fallait juste de la coke, de l’herbe et des filles dans le studio. Le projet pouvait démarrer. Triplement signifiante pour le chanteur, 1972 est à la fois son année de naissance, la date de fabrication de sa guitare Fender Telecaster et une période de l’histoire de la musique et du son dont il apprécie particulièrement le grain. Si ce parti pris esthétique est louable (bien qu’un brin "c’était mieux avant"…), le disque l’est nettement moins. Et c’est fort regrettable. Car Josh Rouse fait partie de ces songwriters que l’on aurait envie de défendre bec et ongles. Malheureusement, avec 1972, on se retrouve bec dans l’eau… En effet, exceptés les trois titres 1972, Love Vibration et Rise où l’on retrouve à peu près le Josh – pop imparable – Rouse de Home (2000), le reste de l’album est assez ennuyeux, voire pénible. La faute à de trop nombreux solos de flûte, de sax, de basse, à des chœurs (façon 1972) très attendus et entendus ; bref, une production bavarde et finalement "middle of the road". Trop de chœurs distrait l’auditeur, c’est bien connu. Quant au son 70’s, il faudra repasser… On pressent plus Cubase, Cake Walk ou Samplitude (soit le père, le fils et saint-esprit de la musique assistée par ordinateur) que le bon vieux magnéto à bandes à papa…
Par chance, c’est à poils (guitare et chant) que Josh Rouse va faire son "1972 european tour" (avec un passage au Café de la danse à Paris le 18 septembre), et c’est tant mieux car il est bien plus sexy comme ça. Si – de plus – il pouvait taper dans ses anciens répertoires, ce serait parfait.
1972
Love Vibration
Sunshine
James
Slaveship
Come Back (Light Therapy)
Under Your Charms
Flight Attendant
Sparrows Over Birmingham
Rise