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Disques

Colin Newman – Commercial Suicide

COLIN NEWMAN – Commercial Suicide
(Crammed Discs)

COLIN NEWMAN - Commercial SuicideCe disque, le fan de Wire que je suis l’a longtemps fantasmé. Si ce n’est pas le seul album qu’ait sorti Colin Newman sous son nom (il y en a six en tout, du début des années 80 à la fin des années 90), c’est peut-être le plus mythique et le plus réputé. D’abord en raison de son titre pince-sans-rire (celui d’un des neuf morceaux, qui aurait été nommé ainsi parce qu’il sonnait comme du Suicide en plus commercial !), mais aussi de ses arrangements ne ressemblant à rien de connu. Le voici enfin réédité, en même temps que neuf autres « classiques » du riche catalogue Crammed, et une seule écoute suffit pour confirmer tout ce qui précède. Dix-sept ans après sa sortie, « Commercial Suicide » n’a pas pris une ride, fait toujours figure d’ovni musical, et mérite sa place sur la première marche aux côtés de « 154 », le troisième Wire. S’il peut être rattaché à un certaine new wave « continentale » – dont Crammed Discs, avec un autre label belge, Les Disques du Crépuscule, fut l’un des meilleurs ambassadeurs -, cet album dépasse allègrement les limites du genre. Les synthétiseurs sont bien là, mais ils jouent à cache-cache avec une formation chambriste où les vents (trompette, cor, trombone, clarinette…) ont la part belle. Chantés par Newman avec sa compagne Malka Spigel (de Minimal Compact), les morceaux, plutôt lents, sont fondés sur la répétition de motifs (avec généralement un crescendo) plutôt que sur la traditionnelle alternance couplet-refrain. Ce pourrait être ennuyeux si les arrangements ne fourmillaient pas à ce point de détails, qui contrastent avec cette impression de statisme. En cela, « Commercial Suicide » se rapproche des minimalistes américains (Glass, Reich), mais aussi de certains morceaux de Dead Can Dance, ou même de Bashung (d’ailleurs très influencé par Wire à une certaine époque). Si Newman cède à l’occasion à son goût bien connu pour l’étrangeté absconse (« Metarkest »), il révèle le plus souvent une grande sensibilité mélodique (« Their terrain », « Feigned Hearing », « Can I explain The Delay? »), réussissant à rendre émouvantes des chansons a priori très atmosphériques et cérébrales. A l’époque, Rock’n’Folk écrivait : « On peut ranger ‘Commercial Suicide’ du côté de « Rock Bottom » de Robert Wyatt ou du « Madcap Laughs » de Syd Barrett sur les rayons de sa discothèque. » Même si la démarche de Colin Newman n’est pas vraiment comparable à celle des deux génies précités, c’est plutôt bien vu.

Vincent

Their Terrain
2-Sixes
Metarkest
But I…
Commercial Suicide
I’m Still Here
Feigned Hearing
Can I Explain The Delay?
I Can Hear Your…
Interview (bonus track)
Disco Dub Interview Remix (bonus track)

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