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Sophia – People Are Like Seasons

SOPHIA – People Are Like Seasons
(City Slang / Labels)

SOPHIA - People Are Like Seasons"C’est le chanteur de Sophia ?", m’a de e un collègue, visiblement étonné, en entendant "People Are Like Seasons". Etonnement bien compréhensible tant le groupe américain, révélé en France en 1996 avec le très beau "Fixed Water", avait gardé un profil bas ces dernières années, à tel point qu’on avait pu le croire disparu corps et biens à l’instar de ses "cousins" post-grunge American Music Club, Spain ou Mazzy Star. Il semblerait donc que Robin Proper-Sheppard, l’âme mélancolique de Sophia, ait profondément marqué les esprits à l’époque, assez en tout cas pour qu’en 2004, sa voix soit instantanément reconnue par quelques-uns. Mais si cette voix, qui s’adresse toujours directement au coeur, n’a guère changé, le spectre musical s’est un peu élargi par rapport aux albums précédents ("Fixed Water", "The Infinite Circle" et le live "De Nachten").mand Le premier morceau, "Oh My Love" (qui n’est pas une reprise du titre homonyme de Richard Hawley), annonce la couleur – gris foncé -, avec sa batterie sèche et métronomique et ses guitares mordantes, soutenant un texte où le dépit amoureux s’exprime avec un mélange de vigueur et de résignation. La suite rappelle davantage le Sophia que l’on connaît : une petite musique de soirs d’automne, douce mais jamais mièvre, à la fois intimiste et ouverte sur les grands espaces. Sur une rythmique aussi discrète qu’un pouls, guitare acoustique, piano et cordes accompagnent les délicates élégies d’un homme aux lourdes peines, mais qui a toujours le bon goût de ne pas noyer l’expression musicale sous la catharsis. La fin de l’imposante "Desert Song No. 2" (huit minutes), très saturée, annonce néanmoins un changement de cap. Sur les deux morceaux suivants, Proper-Sheppard revient ainsi aux sonorités nettement plus rock de son éphémère premier groupe, The God Machine, s’abandonnant à une dureté qui paraît trop forcée pour convaincre vraiment.
Cet accËs de mauvaise fiËvre passÈ, l’album se termine calmement, ý peu prËs comme il avait commencÈ, quoique avec un peu moins d’intensitÈ : deux titres pop-folk lÈgers (« Swore to Myself » et « Holidays Are Fine »), une longue confession, « I Left You », ý la mÈlodie assez ordinaire, mais baignÈe d’une belle ferveur, et, enfin, « Another Trauma », une chanson trËs lente, traversÈe de silences, ý la limite du murmure – la plus dÈpouillÈe du disque. « People… » ne constitue peut-Ítre pas un retour au premier plan – que Sophia n’a d’ailleurs jamais prÈtendu occuper -, mais scelle des retrouvailles aussi inattendues qu’Èmouvantes. EspÈrons quand mÍme que ce disque ne prÍchera pas que les convertis du siËcle dernier.

Vincent

Oh My Love
Swept Back
Fool
Desert Song No. 2
Darkness (Another Shade In Your Black)
If A Change Is Gonna Come
Swore To Myself
Holidays Are Nice
I Left You
Another Trauma

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