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Apostle Of Hustle – Interview

On a croisé le sympathique et moustachu Andrew Whiteman derrière l’une des nombreuses guitares de Broken Social Scene, sorte de supergroupe indé canadien à l’effectif pléthorique. En attendant le nouvel album du collectif, prévu pour l’année prochaine, on le retrouve à la tête d’Apostle of Hustle, auteur d’un premier album inventif, ludique et éclectique, « Folkloric Feel« . Quelques minutes avant son concert à la Cigale en première partie de sa vieille copine Leslie Feist (dont on retiendra notamment une surprenante transcription pour deux guitares d’une « Gymnopédie » d’Erik Satie), l’Apôtre prenait le temps de répondre à quelques questions devant un verre de vin, sur un trottoir de Pigalle. Comme un clin d’œil à une certaine soirée de juin dernier où, après un formidable concert de Broken Social Scene à la Maroquinerie puis les retrouvailles émues du groupe avec leur pote Gonzales, nous cherchions dans le coin un bar encore ouvert que jamais nous ne trouvâmes.

Comment décrire Apostle of Hustle ? Comme un projet solo en marge de Broken Social Scene ou comme un vrai groupe ?
C’est une aventure résolument collective. Dave Newfeld, qui est aussi le producteur de Broken Social Scene, a fait un énorme boulot sur « Folkloric Feel ». Kevin Drew (chanteur et guitariste de BSS, ndlr) a aussi beaucoup contribué au disque. Apostle of Hustle a commencé en même temps que Broken Social Scene. Nous jouions une fois par semaine, en résidence, dans un rade miteux près de là où j’habite à Toronto, et Kevin venait nous voir régulièrement. Il nous a beaucoup encouragés, et c’est en partie grâce à lui que le disque a pu se faire. Julian Brown, lui, est mon partenaire musical depuis dix ans. Il joue de la basse, de la guitare, de la guitare baryton (un octave plus bas qu’une guitare électrique normale, ndlr), des claviers… Un musicien fantastique, qui a eu lui aussi un rôle décisif.

Il y a des influences latines, mais aussi africaines sur l’album. D’où viennent-elles ?
Ma belle-mère est originaire de Cuba et j’ai vécu un peu à la Havane, ainsi qu’en Espagne. J’adore la musique cubaine et espagnole, je me sens attiré par les cultures et les langues méditerranéennes… Et tu as mis dans le mille en ce qui concerne l’Afrique, car c’est de là que viennent mes musiciens préférés, comme Ali Farka Touré. J’écoute des guitaristes du désert, des musiciens éthiopiens, marocains, des chanteurs soudanais. Souvent, je ne connais même pas leur nom. J’ai enseigné l’anglais à des étrangers qui venaient s’installer au Canada, et je leur demandais souvent de me faire découvrir la musique de leur pays.

La tienne apparaît comme un mélange entre ces sons venus d’ailleurs et une base plutôt indie-rock.
Absolument, j’ai toujours fait de la musique comme ça et je ne me vois pas faire autrement. Ça correspond bien à Toronto, à ce que j’ai connu là où j’ai grandi. Comme dans toutes les grandes villes, il y a un formidable brassage de populations, et donc de cultures. Je reste fan de rock indé et j’ai un groupe pour en jouer, Broken Social Scene. Avec Apostle of Hustle, je cherche à faire quelque chose de sensiblement différent.

Comment as-tu enregistré ce disque ? Etait-ce plutôt spontané, ou y a-t-il eu un gros travail en studio ?
Ca dépend des morceaux. Pour le titre « Gleaning », par exemple, on a beaucoup utilisé l’ordinateur. Pour d’autres, c’est juste moi et ma guitare à la base. On a un peu tâtonné pour voir ce qui marchait le mieux selon les chansons.

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