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Disques

Refree – La Matrona

REFREE – La Matrona
(Acuarela / Chronowax)

REFREE - La MatronaRefree, c’est Raül Fernandez, un jeune Catalan dont nous vous avions déjà parlé chez POPnews à l’occasion de ses deux premiers albums "Quitamiedos" puis "Nones". Il revient avec "La Matrona", un disque pas évident à aborder. En dépit de sa richesse musicale indéniable, les compositions se font fuyantes tant elles ne cessent de changer de direction et de tenter d’autres explorations musicales. Mais il ne faut pas s’y tromper, la diversité des morceaux ne porte en aucun cas préjudice à la cohérence de l’ensemble. Bien au contraire, c’est comme si chaque chanson passait le mot à la suivante pour qu’à son tour elle brouille les pistes tout en restant dans la ligne du disque. A ce petit jeu dangereux, Refree s’en sort gagnant aux points face à un auditeur tout autant envoûté et émerveillé que déboussolé.
Raül Fernandez sait tirer parti de ses atouts : une voix à la douceur inébranlable au service d’une sensibilité à fleur de peau constituent les matières premières de paroles (en Castillan et en Catalan) empreintes d’une mélancolie presque joyeuse. Cet ultime paradoxe trouve son explication dans le fait que cette tristesse, le Catalan la recherche dans une ville qui tente d’en déparer ses habitants, ce que Raül Fernandez explique d’ailleurs dès le court et introductif "Ya No Hay Pena" (traduire : "il n’y a plus de peine"). Voilà pourquoi cette mélancolie, philosophie de vie, n’est jamais larmoyante et tend même vers une forme d’allégresse.
Côté instrumental, comme je l’ai dit, c’est riche. Aux compositions pop classiques, domaine dans lequel excelle Refree, viennent se greffer de subtiles touches de jazz ou de chanson traditionnelle : "Batís" et son jazz tourmenté, "Glorietas" et son mariage de pop sucrée à La Buena Vida et de folk-jazz à la Lambchop, "Els Peus Del Llit" et sa valse pathétique. Les instruments complémentaires et les arrangements sont pour beaucoup dans ce kaléidoscope musical. Amples et soyeux, le violon, le violoncelle, le piano et la trompette donnent aux compositions une coloration unique à chaque morceau.
Ce bel ensemble, s’il peut prendre du temps pour s’apprécier, se révèle ensuite entêtant et risque fort de s’incruster dans vos oreilles et sur vos platines.

Frédéric Trellu

Ya No Hay Pena
La Invasión De Los Cuerpos
La Reina De Les Neus
Faltas Leves
Batís
Misses Dites
Glorietas
El Sótano
Els Peus Del Llit
Color Mazapán
El Cumpleaños
L’herència

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