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Echo and the Bunnymen – Siberia

ECHO AND THE BUNNYMEN – Siberia
(Cooking Vinyl / Wagram) [site] – acheter ce disque

ECHO AND THE BUNNYMEN - SiberiaMais qu’est-ce qui fait courir les hommes-lapins depuis presque trois décennies ? Peut-être la quête inassouvie de la chanson parfaite que Ian McCulloch cherche à écrire comme tout songwriter obsessionnel. A chaque album, notre Sisyphe se remet au travail avec la même ardeur, gravant avec son groupe une œuvre personnelle qui a largement contribué à définir les canons de la pop anglaise des années 80 aux côtés de Cure, des Smiths et de U2 première période. C’est d’ailleurs dans l’ère post-punk que la carrière d’Echo and the Bunnymen s’envole avec une tétralogie remarquable (Crocodile, Heaven Up Here, Porcupine et le très symphonique Ocean Rain) avant de connaître des heures sombres (mort du batteur Pete de Freitas et départ de McCulloch en 1989), des projets parallèles en forme d’impasse (Electrafixion en 1994) et, enfin, des retrouvailles joyeuses en 1997. Avec cette renaissance, les Liverpuldians se sont offert une seconde jeunesse et prouvent au fil de leurs productions récentes (Evergreen, What are You Going to Do With Your Life et Flowers) qu’ils sont toujours capables du meilleur.
Siberia ne déroge pas à la règle et s’offre un petit lifting avec des guitares eighties, une basse ronde et ce chant porté en avant comme s’il devait faire naître des hymnes. La présence de Hugh Jones, producteur du deuxième album (il y a presque 24 ans !) n’y est pas étrangère et, aux dires des principaux intéressés, a agi comme un véritable révélateur. Délaissant les orchestrations savantes des précédents albums, ce disque privilégie la spontanéité d’une formule basique (basse/batterie/guitare) et démarre fort avec pas moins de quatre titres impeccables, les excellents "Stormy Weather", "All Because of You Days", "In The Margins" et "Of a Life". Il faut ensuite attendre "Siberia" et "Sideways Eight" pour retrouver la même grâce mélodique sur des rythmiques soutenues et des guitares rugissantes. Construites autour d’un riff ou d’une idée-force comme à leur début, les compositions rendent un hommage appuyé à "Rescue" ou "The Back of Love" avec toutefois un son charnu et très rock qui monte en température. Stratégie largement payante car le disque hisse ses auteurs au niveau de leur réputation, celle d’un groupe capable de jouer des pop-song limpides, sans lyrisme échevelé, avec juste une voix (de plus en plus éraillée, mais quelle voix !) et des guitares étincelantes (impeccable Will Sergeant). C’est simple comme bonjour, tellement simple qu’on s’en veut de ne pas y avoir pensé soi-même. Et c’est bien la principale qualité d’Echo and the Bunnymen : élever la simplicité au rang d’art comme seuls savent le faire les working class heroes anglais. S’il va à l’essentiel et à un rythme débridé, Siberia laisse flotter une légère impression de monotonie sur la longueur, due, en partie, à des compositions un peu similaires. Il faut cependant admettre que le lifting va plutôt bien à nos vieilles idoles.

Luc

Stormy Weather
All Because Of You Days
Panthenon Drive
In The Margins
Of a Life
Make Us Blind
Everything Kills You
Siberia
Sideways Eight
Scissors in the Sand
What if We Are ?

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