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Tarantula A.D. – Book of Sand

TARANTULA A.D. – Book Of Sand
(Kemado / Discograph) [site] – acheter ce disque

TARANTULA A.D. - Book Of SandJe ne sais si le titre du second album de Tarantula A.D. a un rapport avec le texte de Jorge Luis Borgès qui porte le même nom, mais les plages erratiques et étranges qui composent ce "Livre de Sable" provoquent parfois le même engourdissement que les digressions de l’écrivain argentin sur l’infini, les labyrinthes ou les dieux oubliés.
La pochette alerte tout de suite par un mélange d’épique et de kitsch (le péplum) marqué d’une forte croyance aux symboles (l’épée, la faux, le cœur, la croix), ce qui n’a rien de trompeur par rapport à la musique : quand, au premier morceau, le violon du post-rock se laisse happer par les guitares les plus heavy, que le piano minimal ajoute, au troisième, son cachet néo-classique à l’ensemble, on se dit qu’on tient là une sorte de chimère assumant aussi bien que possible la disparité de ses membres : du kitsch et de l’épique, mais aussi du romantique et du mélodique, il faut apparemment de tout pour faire un Tarantula A. D. Il faut aussi des voix, et celles-ci sont au diapason, que ce soit celles de Devendra Banhart et Sierra Casady (CocoRosie), enregistrées, d’après la bio dans une… salle de bain (sans doute pour le strident et humide "Sealake") ou dans le métro parisien, ou bien celles de Damon et Alexander Mc Mahon (Inouk).
Le groupe, composé de Danny Bensi, Saunder Jurriaans et Gregory Rogove, arrive parfois à fusionner les ingrédients d’une manière assez convaincante, notamment sur un "The Century Trilogy II : Empire" où les guitares rageuses alternent avec des ambiances hispanisantes (comme sur "Palo Barracho") et de jolis hululements, et les instrumentaux ne manquent pas de beauté (enchaînement réussi, de la flûte au piano, entre "Prelude to the Fall" et "The Lost Waltz"). L’ensemble est aussi souvent déroutant que prenant. Ce n’est pas encore le "grand disque malade" qui crée parfois, à tort ou à raison, la réputation du génie, mais ce n’est pas grave. Les partis pris esthétiques sont assumés, l’incohérence est donc cohérente, et le plaisir garanti pour qui n’aime pas les musiques balisées.

David Larre

The Century Trilogy I : Conquest
Who Took Berlin (Part I)
Who Took Berlin (Part II)
Sealake
The Century Trilogy II : Empire
Prelude to the Fall
The Lost Waltz
Riverpond
Palo Borracho
The Century Trilogy III : The Fall

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