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Grant-Lee Philips – Nineteeneightees

GRANT-LEE PHILIPS – Nineteeneightees
(Cooking Vinyl / Wagram) [site] – acheter ce disque

GRANT-LEE PHILIPS - NineteeneighteesEn parcourant le tracklisting – susceptible d’être confondu avec celui d’un futur probable "best of" de Nouvelle Vague – difficile d’applaudir l’originalité du concept : Grant-Lee Philips, ex-meneur de Grant Lee Buffalo, s’attaque au répertoire "new wave" estampillé années 80 qui a bercé sa jeunesse. Même s’il n’est pas forcément évident de relier le rock boisé, héroïque et fiévreux du bonhomme à ses supposées racines, on peut tout de même imaginer que dans le contexte de la Californie du début des années 80, la découverte de ce groupes put notablement marquer le jeune Grant-Lee. La sélection est inattaquable, essentiellement anglaise et new wave, avec des détours australiens (Nick Cave, The Church) et néo-psychédéliques (Robyn Hitchchock, The Church). Seuls deux concitoyens de Grant-Lee sont là : les Pixies et R.E.M., tous deux arrivés d’ailleurs un peu plus tardivement, comme pour entériner qu’après que l’Angleterre eut montré l’exemple, une scène alternative incontournable avait pu naître aux USA.
Musicalement, Grant-Lee ne s’est pas cassé la tête : on prend la guitare, on ralentit le tempo, et on chante, avec parfois quelques subtils ajouts instrumentaux (piano, ukulele, lap steel…). Le côté laidback, "coin du feu", de ces interprétations leur va plutôt bien, qu’il transfigure totalement le morceau, comme "Age of Consent" de New Order ou "Love My Way" des Psychedelic Furs en guise de plus beaux exemples, ou qu’il demeure proche de l’esprit de l’original ("So. Central Rain", de R.E.M.). En plus de sa voix fabuleuse, Philips trouve toujours le petit truc, discret mais suffisant pour préserver l’intérêt de ces compositions pourtant déjà bien usées par vingt-cinq années d’écoute. A part pour le final "Last Night I Dreamt That Somebody Loved Me", où l’orchestration et l’interprétation grandiloquente font quelque peu défaut, cela fonctionne parfaitement, avec une mention spéciale pour l’évidence de "Boys Don’t Cry" – avec son petit piano jouet – et "Under the Milky Way". Une nouvelle fois, débarrassés de leurs tics d’époque, ces morceaux montrent qu’ils tiennent toujours diablement bien la route. En interprétant ces titres qui lui tiennent manifestement énormément à coeur, Grant-Lee s’est fait un gros plaisir. Cela s’entend, et cela suffit à faire de ce disque bien plus qu’une anecdote, un bonheur partagé.

Guillaume

Wave of Mutilation (The Pixies)
Age of Consent (New Order)
The Eternal (Joy Division)
I Often Dream of Trains (Robyn Hitchcock)
The Killing Moon (Echo & the Bunnymen)
Love My Way (Psychedelic Furs)
Under the Milkyway (The Church)
City of Refuge (Nick Cave & the Bad Seeds)
So. Central Rain (I’m Sorry) (R.E.M.)
Boys Don’t Cry (The Cure)
Last Night I Dreamt That Somebody Loved Me (The Smiths)

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