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Luke Temple – Snowbeast

LUKE TEMPLE – Snowbeast
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LUKE TEMPLE - SnowbeastAlors là, c’est ce qui s’appelle se prendre une bonne grosse claque (revigorante, j’entends) en plein visage ! Si "Snowbeast" ne figure pas en tête de mon top 10 de fin d’année, c’est que le millésime 2008 aura été prodigieusement riche en chefs-d’œuvre du cinquième art. M’avancer de la sorte en tout début d’année, révèle tout le bien que je pense de ce second opus que nous livre ce captivant bonhomme qu’est Luke Temple. Après l’extraordinaire et déjà remarqué "Hold a Match for a Gasoline World" sorti chez nous en 2006, l’O.V.N.I. remet les couverts et nous invite, sans ambages, à un voyage poétique, hors du temps, à bord de sa nouvelle capsule interdimensionnelle. Ce qui frappe chez ce discret Américain (eh oui, il en existe encore), c’est la sincérité de sa musique et la facilité, en tout cas apparente, avec laquelle il l’aborde. Entre ses mains, elle semble couler de source intarissablement, comme si rien ne lui était impossible. C’est, en quelque sorte, le Mac Gyver du folk. Pas un détail n’est laissé au hasard et chaque entreprise, aussi alambiquée soit-elle, fonctionne à merveille sans jamais avoir à sortir les armes. Quoi qu’il essaie, Luke Temple bouleverse. Chaque titre est un joyau mélodique immédiat et imparable. Dès les premières notes, le paradoxe bat son plein. Les compositions apparaissent comme follement familières tout en étant ostensiblement augurales. Un peu comme si elles avaient toujours existé, n’attendant que l’instant opportun pour se dévoiler. "Snowbeast", lumineux et intimiste, est sans conteste un havre de grâce aussi complexe qu’évident (bel exploit en soi). La voix de Luke Temple est, quant à elle, un cadeau du ciel. Tandis qu’en haute sphère, Jeff Buckley doit ravir les entités célestes, eh bien nous, nous avons le privilège d’avoir toute la latitude de nous délecter, en live, du talent de ce jeune songwriter, dont la voix planante et androgyne ("Family Vacation") ne semble souffrir d’aucune faille. Sufjan Stevens n’y est d’ailleurs pas rester insensible en l’érigeant au rang des plus belles de la pop musique. Les plus incrédules, n’auront qu’à se laisser transporter par l’immatériel "Where Is Away" pour dissiper tout doute résiduel. Confondant d’inventivité, cet album, au croisement du folk, de la country et de la pop lunaires, nous emmène vers une autre vérité, celle d’un fureteur à l’esprit ludique qui parvient à donner forme à ses rêveries. Tout simplement génial.

David Vertessen

A lire également, sur Luke Temple :
la chronique de « Hold a Match For a Gasoline World » (2006)
Saturday People
Serious
The Owl Song
The 39th Jewel
People Do
Time Rolls a Hill
Where Is Away
Family Vacation
Dinner Party
Conqueror
Medicine
Darkness

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