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The Occasional Keepers – True North

THE OCCASIONAL KEEPERS – True North
(LTM Records) [site] – acheter ce disque

THE OCCASIONAL KEEPERS - True NorthCertains soirs d’hiver, il n’est pas rare d’apercevoir de la lumière derrière les rideaux tirés de l’ancien manoir Sarah Records. Les propriétaires occasionnels s’y retrouvent pour aérer les pièces et dépoussiérer les lustres, en faisant craquer le plancher. De temps en temps, ils descellent de vieux coffres et y redécouvrent, enfouis sous des piles de vieux 45t, des accords, des mélodies oubliées. Des noms du passé réapparaissent lentement, tracés sur la buée des fenêtres : The Field Mice, The Wake, Aberdeen… Les Occasional Keepers avaient déjà élu domicile à la maison Sarah en 2005 (avec "The Beauty of the Empty Vessel"), dix ans après la parution, tristement célèbre, de la notice nécrologique du label dans les pages du NME. Bobby Wratten, Carolyn Allen, Caesar et Beth Arzy reviennent aujourd’hui avec "True North", dix nouveaux titres suspendus dans le temps. Comme par le passé, les chansons pop cotonneuses se mêlent ici à des plages instrumentales expérimentant des sons électroniques, sans pour autant jamais sombrer dans la nostalgie. Plus que des souvenirs, ces titres évoquent la remémoration par bribes d’un état que l’on croyait perpétuel. Ceci vaut particulièrement pour les titres chantés par Bobby Wratten ("Leave the Secret There Forever" et "Snow and Feathers"), qui, depuis exactement vingt ans, n’a cessé de vouloir approcher au plus près l’épicentre de ce mystérieux traumatisme initial. Ce deuxième album des Occasional Keepers n’a pourtant rien d’un disque d’initiés : pour ceux qui ne connaîtraient pas le "son" Sarah, cet album constitue un premier pas idéal pour approcher un label mythique, et ainsi mieux comprendre l’importance, aujourd’hui encore, du bagage "Twee" dans la pop moderne. Écouter "True North", c’est comme retrouver, au hasard de ses pas, son ancienne maison, emplie de souvenirs et de mélancolie, et dont la grande porte s’est à jamais refermée sur une partie de notre intimité. Un disque rêveur qui nous ferait presque croire aux fantômes.

Christophe Patris

A lire également, sur The Occasional Keepers :
la chronique de « The Beauty of The Empty Vessel » (2005)
If the Ravens Leave
The Cricket Laced Midnight
Town of 85 Lights
Leave the Secret There Forever
The Life of the Fields
Factory Records
I’ve Realized
Snow and Feathers
Elsinore
A Distant Piano on a Foggy Night

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