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Disques

Jeremy Jay – A Place Where we Could Go

JEREMY JAY – A Place Where We Could Go
(K-Records / Differ-Ant) [site] – acheter ce disque

JEREMY JAY - A Place Where We Could GoLe premier album du jeune Jeremy Jay nous convie à un curieux bal de fantômes : "Heavenly Creatures" et "Beautiful Rebel", les deux premières chansons de "A Place Where we Could Go", réveillent en effet d’emblée le spectre de "Transformer" de Lou Reed et des premières productions de David Bowie au début des années soixante-dix, alors que "The Living Dolls" aurait pu être une des "69 Love Songs" des Magnetic Fields, interprétée par le jeune Roy Orbison (ou serait-ce l’inverse ?). Au fil des écoutes, c’est pourtant le fantôme des premiers albums des Smiths qui envahit l’ensemble de la pièce et qui finit par s’y installer pour de bon, comme un vieil ami. Ala vue du tracklisting de l’album, on est d’ailleurs en droit de se demander si Morrissey n’aurait pas affublé lui-même de sa plume les titres donnés à la plupart des chansons : "Beautiful Rebel", "A Place Where We Could Go", "While the City Sleeps", mais surtout "Hold Me In Your Arms Tonite", et "Someone Cares" qui, au delà de leurs titres, rivalisent d’émotion avec les premières chansons du grand Moz. Oui mais, Jeremy Jay, au milieu de tout ça ? Le jeune homme, caché derrière son épaisse mèche blonde et sa collection de trench-coats, surprend par sa voix douce et chaleureuse, à mille lieues de ce qu’on pourrait attendre de lui en le voyant poser en diva timide sur les photo. La nonchalance de son chant n’est pas sans rappeler son compatriote américain Don Lennon, voire, dans une certaine mesure, le Suédois José González. Les chansons minimalistes sont portées d’un bout à l’autre par une batterie pop très efficace et brillent par l’absence marquante de production. Ces morceaux ont beau ne pas rivaliser avec les modèles auxquels ils se réfèrent, une fois les dernières notes de "Oh, Bright Young Things" terminées, on ne peut pourtant que se résoudre à l’évidence : si le jeune homme manque visiblement encore un peu de charisme, "A Place Where We Could Go" n’en porte pourtant pas moins en lui les promesses indéniables de grands disques à venir.

Christophe Patris
Nite Nite
Heavenly Creatures
Beautiful Rebel
The Living Dolls
Escape to Aspen
Till We Meet Again
A Place Where We Could Go
While the City Sleeps
Hold Me in Your Arms Tonite
Someone Cares
Oh, Bright Young Things

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