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Disques

Langhorne Slim – s/t

LANGHORNE SLIM – S/t
(Kemado records / Discograph) [site] – acheter ce disque

LANGHORNE SLIM - S/tEn ce moment, la pseudo "Amérique profonde" produit des tonnes de jeunes pousses acnéiques et rebelles, habillées de chemises à carreaux et de barbes de 3 jours et qui, en se privant (volontairement ou pas) de moyens, s’évertuent, en tirant la gueule, à raconter les mêmes histoires sans âges de défaites brumeuses et de victoires douloureuses sur fond de musiques rêches. Langhorne Slim est la dernière des incarnations de ce mouvement à atterrir sur mon bureau. S’attachant à la mode du moment, il mélange la pop américaine bas du front (Huey Lewis), le rock (Huey Lewis en duo avec Neil Young) et le folk (Huey Lewis reprenant Dylan) pour parvenir à ses fins.

Ce disque sans titre est son second album et n’est pas si mal que ça à la première écoute. Il est moins rêche que son précédent essai, plus abouti, mieux produit aussi. Il force juste un peu trop le trait et sort trop tard pour se distinguer du lot. Pour rentrer dans le troupeau beuglant, Langhorne Slim évoque tour à tour les jeunes pousses en vue (Elvis Perkins, Okkervil River), les succès établis du genre (Bright Eyes) et les (grands) parents spirituels (Neil Young et Bob Dylan). Il force sa voix nasillarde pour faire comme s’il enregistrait "Freewheelin’ " ou le "best of de Donald Duck" mais heureusement il sauve les meubles et oublie l’harmonica histoire de ne pas tomber complètement dans la parodie. Les chansons de ce deuxième album sont urgentes, dramatiques, et tendues comme le réclament les canons de l’esthétique alt-rock / Americana qu’il s’évertue de copier. Les textes malheureusement sont trop balourds pour être vraiment touchants et sa chorale de copains bourrés au Jack Daniels devient vite soûlante.

Langhorne Slim surfe sur la vague du moment, il réussit à être sincère (je n’en doute pas un seul instant) et désespéré tout en étant énervé et malheureusement énervant. Les plus patients d’entre vous lui donneront 5 minutes de leur temps, lui paieront un verre avant de le virer à coups de lattes parce qu’il fatigue quand même très vite en racontant ses histoires. Ceux d’entre vous qui se sont déjà fait taxer par Okkervil River ou pire, par Willy Mason, l’éviteront comme la peste.

Gildas

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