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The Pains of Being Pure at Heart – s/t

THE PAINS OF BEING PURE AT HEART – S/t
(Fortuna Pop / Differ-Ant) [site] – acheter ce disque

THE PAINS OF BEING PURE AT HEART - S/tStop ! Oubliez tout ce que vous avez pu lire ou entendre sur cet énième groupe originaire de Brooklyn, New York. Non, The Pains of Being Pure at Heart ne ressemble absolument pas à une version aseptisée de My Bloody Valentine, comme si Kevin Shields s’était soudainement mis à écouter Belle & Sebastian pour troquer sa reverb assourdissante et ses drones contre une dizaine de récits de post-adolescents en pleine déconfiture sentimentale.
Tant qu’à faire, autant de suite comparer tout groupe à arpèges comme les héritiers des Byrds ou, encore mieux, ne faire des Zombies que d’excellents suiveurs des Beatles.
On peut élargir la famille, retracer des généalogies musicales parfois pertinentes, mais il ne faudrait pas dépasser les bornes et passer à côté du sujet. On ne peut pas mettre dans un tiroir noisy toute formation qui ose monter un peu le son des amplis, frapper les grosses caisses et défoncer ses semelles sur les pédales de distorsion. Prenons la chanson la plus bruyante de l’album : "Gentle Sons" est à coup sûr un titre formidable, dont on ne remet pas en cause l’intensité, mais elle passerait, à côté de n’importe quel morceau de "Loveless", pour une ballade de Mariah Carey.

Le groupe est pop pop pop, peu importe que la voix soit sous l’oreiller, que les dix chansons regorgent de saturation et qu’au bout de ving minutes elles vous donnent légèrement mal au crâne. Ne soyons pas injustes envers Kip et sa bande d’enthousiastes jeunots : donnons-leur assez d’espace pour respirer, évitons de les enfermer dans une catégorie qui ne leur sied pas et pour laquelle, peut-être, ils n’ont pas les épaules. Certes, eux-mêmes n’ont jamais affirmé que leur musique était innovante. Bien au contraire, essaient-ils dans de multiples entretiens de transmettre avant tout un message des plus humbles : vous avez probablement déjà entendu cela dix fois, mais nous y avons mis nos vies, nos voix, nos énergies – et c’est ce qui fait la diffférence.

Cela étant dit, cet album est effectivement extrêmement attachant, digne d’intérêt, ouvertement accessible tout en évitant, sinon certaines facilités, un sentiment de fadeur et d’académisme. Leur fougue et la mise en place rythmique rappellent parfois celles des premiers R.E.M., notamment sur la touchante "The Tenure Itch". Comme le groupe d’Athens, on les sent capables de tresser de petits hymnes pour teenagers mélancoliques avec trois fois rien, en gardant un certain sens du mystère et un incontestable esprit d’innocence. Avec beaucoup moins d’originalité, certes, et une formule légèrement trop restrictive pour savoir exactement ce que le quartette a dans le moteur.

En somme, non, ce n’est pas la découverte de l’année. Oui, le disque est très bon et on vous encourage vivement à vous y plonger sans nécessairement en attendre des miracles. Rompez !

Julian Flacelière

Contender
Come Saturday
Young Adult Friction
This Love Is Fucking Right!
The Tenure Itch
Stay Alive
Everything With You
A Teenager in Love
Hey Paul
Gentle Sons

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