Loading...
Disques

Victory Hall – The Dull Commando’s Merchandise

VICTORY HALL – The Dull Commando’s Merchandise
(Total Heaven Records ) [site]

VICTORY HALL - The Dull Commando's MerchandiseLes connaisseurs de la scène bordelaise ont forcément croisé les têtes des quatre membres de Victory Hall. En allant acheter un disque à Total Heaven, vous y aurez croisé Martial, disquaire de son état et à la batterie, qui vous aura peut-être refilé des disques de Calc ou de Pull, dans lesquels officient ou ont officié les trois autres larrons de Victory Hall (Julien Pras, Hugo Berrouet, David Lespes). Assez présents en live dans les salles bordelaises, les voici qui couchent seize titres sur disque, vinyle accompagné d’un CD-R : le tout s’appelle "The Dull Commando’s Merchandise", et arpente allègrement les chemins de l’indie pop à la mode américaine, y croisant Sebadoh ou encore Guided By Voices.

Paradoxalement, la voix de Julien Pras est tellement caractéristique que c’est Calc qui vient le premier à l’esprit, et bien que "Herd of Fakes" soit joué à fond les ballons, il est aussi bien aéré par les choeurs et installe ce mélange entre douceur et puissance qui traverse le disque. Le groupe est ainsi capable de sortir des titres aussi directs que légers, tels "I Can’t Complain" où les claviers carillonnent et éclairent cette ballade pop très enlevée, ou "Go Back and Start" (avec Hugo au chant), mid-tempo au clavier agonisant qui sert une mélodie implacable. Et sur seize titres, Victory Hall a largement le temps de varier les plaisirs, sans jamais dévier d’une obsession mélodique prégnante, faisant sonner chaque titre comme une évidence. Ainsi, ils lâchent les chevaux sur "Southern Miranda", rentre-dedans porté par une batterie qui joue le plomb, une grosse ligne de basse et des guitares acérées qui laissent aux breaks le soin de calmer le jeu, avant le très sombre "Left Overseas" ("There’s too much love around here, I need an enemy, a reason to be angry") mais dont l’enveloppe synthétique aère autant le titre qu’elle oppresse l’auditeur. La pop reste néanmoins la raison d’être de Victory Hall, en témoigne "Highway to Heaven", "Holden and Marylin" ou "Apple Summer", qui sent bon l’été. Façonnés avec application et talent, même les titres les plus simples restent efficaces, comme "Fire Inside" au côté garage utilisé à très bon escient. Ils reprennent leur cavalcade sur "Call It a Day, Jimbo…" pour une dernière ligne droite bluffante, qui confirme le goût et le talent des quatre Bordelais pour réciter un abécédaire de la pop tendance US. On ne sent jamais qu’ils singent quelque groupe que ce soit, et tout leur doigté réside dans cette faculté à se servir de leurs influences pour faire un disque dont on sent qu’il a été conçu par plaisir. Réjouissant et excitant, "The Dull Commando’s Merchandise" va peut-être lancer le groupe pour de bon. Le nom de Victory Hall vient s’ajouter à tous ses prédécesseurs de la capitale girondine : gageons que leur réputation dépassera rapidement les frontières de celle-ci.

Mickaël Choisi

Herd of Fakes
Cave in Star
I Can’t Complain
Waste My Breath
Go Back and Start
Face It
Southern Miranda
Left Overseas
Highway to Heaven
Holden and Marylin
Fire Inside
Don’t Shut Me Out
Call It a Day, Jimbo…
Apple Summer
Strings of Happiness
Board With You

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *