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New Order – Movement

NEW ORDER – Movement
(Warner) [site] – acheter ce disque

NEW ORDER - MovementNouvel ordre, mouvement, voici qui semblait indiquer le changement…
Pourtant, musicalement, ce premier album des ex-Joy Division évoque plutôt la stagnation, le sur-place… Il faut toutefois rendre hommage aux trois survivants du groupe, qui, en vertu d’un pacte passé bien avant la mort de Curtis, ne tardèrent pas à se relancer dans un nouveau projet musical, sous un nouveau nom et avec un nouveau répertoire.
Pas de polémique : aux ayatollahs qui, avant même les "sacrilèges" clins d’oeil vers le dancefloor, accusèrent d’emblée le groupe d’avoir trahi, on rappellera que Joy Division était avant tout le projet de Peter Hook et Bernard Sumner, et que Curtis (et Morris) furent recrutés ensuite. Les condamner à retourner à leurs jobs d’employés de bureau ou de docker d’avant en vertu d’un mythe (naissant) semblait de toute façon un non-sens.
Voici donc le groupe en piste, comme on remonte tout de suite en vélo après une chute. Groggy, mais pas totalement KO.
L’adage veut qu’on ne change pas une équipe qui gagne : aux manettes, c’est toujours Martin Hannett, le producteur des si singuliers "Unknown Pleasures" et "Closer". Et c’est sans doute là que le bât blessa : l’irascible Zero et les trois Mancuniens ne furent manifestement pas en phase et, aux dires des membres du groupe, l’enregistrement fut un enfer.
Et cela se ressent, globalement, la mayonnaise sonore ne prend pas, l’album manque de fil conducteur et on ressort de son écoute glacé, sans avoir réellement ressenti le frisson fondamental qui saisit encore à l’écoute de "Closer".
Il y a pourtant quelques très bons titres sur cet album, à commencer par l’introductif "Dreams Never End", titre appliqué sur lequel Peter Hook s’essaie au chant, et dont la production jouit d’une limpidité toute relative par rapport à la suite. Plus loin, "The Him" ménage le suspens le long de ses montagnes russes de guitare, floutées par la production d’Hannett, "Doubts Even Here" prolonge la grâce résignée d’"Atmosphere", pas si loin du contemporain "Faith" de Cure. On pourrait bâtir une carrière entière là-dessus et d’ailleurs certains ne s’en sont pas privés.

Après "Movement", on ne donnait pas cher de la peau de New Order… Pas foncièrement mauvais, juste un disque qui ne fait pas trop envie. Au pied du mur, le groupe allait cependant vite rebondir.

Plus que des indices de cela, le deuxième CD de la réédition 2008 de l’album fournit des preuves, sous la forme des singles sortis par le groupe à la même époque : outre le documentaire "Ceremony", premier single et titre composé avec Curtis, mais jamais enregistré par Joy Division, on y trouve "Everything’s Gone Green", le premier titre du groupe à comporter des sonorités générées par ordinateur, et, dans sa version originale, moins connue que celle réerengistrée pour la compilation "Substance" en 1987, "Temptation", single funambule sur lequel New Order trouve l’équilibre miraculeux entre machine et humain qui fera tout le sel de ses futurs meilleurs titres.

Guillaume Sautereau

A lire également, sur New Order :
la chronique de « Retro » (2003)
la chronique de « Get Ready » (2001)

CD 1
Dreams Never End
Truth
Senses
Chosen Time
ICB
The Him
Doubts Even Here
Denial

CD 2
Ceremony
Temptation
In a Lonely Place
Everything’s Gone Green
Procession
Cries and Whispers
Hurt
Mesh
Ceremony (Alt version)
Temptation (12" Mix)

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