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Rhys Chatham, Capillary Action – Concert à Mains d’Oeuvres, St Ouen, le 27 avril 2009

RHYS CHATHAM, CAPILLARY ACTION – Concert à Mains D’Oeuvres, St Ouen, Le 27 Avril 2009

Affluence riquiqui pour cette soirée. Dommage. Il faut dire qu’un concert un lundi, en fin de mois et par un jour de pluie quasi diluvienne ce ne sont pas les meilleures conditions pour attirer les foules. Pourtant, assister à un concert de Rhys Chatham, ça vaut quand même, je pense, la peine de se mouiller.

Une soirée qui commence d’ailleurs plutôt bien et fait vite oublier les chaussettes trempées avec Capillary Action, un jeune quintet (basse, batterie, accordéon, guitare et trombone) new-yorkais, jouant un jazz hyper énergique (à mon avis le batteur a commencé sa carrière en castagnant des fûts dans un groupe de hardcore), déjanté comme il faut, où les harmonies vocales alternent avec de vives accélérations punk.

Une musique originale et foutrement stimulante qui fait autant penser à Zappa pour son côté ludique qu’aux vétérans punk de Victims Family ou de The Minutemen pour ses épileptiques changements de tempos.

En plus, le groupe sait brillamment doser les moments (faussement) foutraques et ceux plus jazzy, bref, il maîtrise cet art, typiquement new-yorkais, qui consiste à faire croire que leur musique peut être joyeuse alors qu’elle ne l’est pas une seconde. Quelle classe !

Cette soirée parisienne, étape d’une longue tournée, Capillary Action a décidé de la partager avec le légendaire Rhys Chatham, New Yorkais lui aussi mais installé à Paris depuis plus de vingt ans.

Avant son concert, Rhys Chatham commence par se présenter de manière assez touchante puis remercie le public d’être venu malgré des conditions peu clémentes.

Il entame ensuite, accompagné par l’accordéoniste de Capillary Action, un long morceau, très doux, sans guitare, constitué, à l’aide de pédales de delay, de boucles de voix et de trompette (rappelant les doux ragas de Terry Riley dans sa période indienne). Un morceau très beau à l’esprit très sixties, évoquant le spectre d’Angus McLise, bien loin des pièces savamment dissonantes pour guitares qui ont fait sa réputation.

C’est justement pour cela qu’il attaque ensuite, accompagné par trois membres de Capillary Action, "Guitar Trio", son morceau de bravoure et pièce incontournable de la No Wave.

Rhys Chatham a dû jouer ce morceau plus de deux milles fois, avec des pointures comme Glen Branca, Page Hamilton, Thurston Moore ou Bob Mould, mais ce n’est pas une salle quasiment vide et un peu endormie qui va entamer son enthousiasme. Au contraire. Il s’éclate comme un gamin qui n’arrive pas à retenir son excitation lors de son premier concert.

Ensuite, on retrouve l’ambiance du premier morceaux qui monte graduellement en puissance alors que les membres de Capillary Action viennent au fur et à mesure accompagner le maître. Le final bruitiste et lumineux est alors de toute beauté.

Un concert un peu bancal, assez inattendu mais avec un maître de cérémonie qui est manifestement resté très jeune et qui nous a offert une belle leçon d’humilité. A méditer…

Cyril Lacaud

Merci à Vanina de Summery Agency.

 

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