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Three Black Eyes – The Hungry Chrönicles, vol. 1 : The Sweet Demise of the Boozehound

THREE BLACK EYES – The Hungry Chrönicles, Vol. 1 : The Sweet Demise of the Boozehound
(Autoproduit) [site] – acheter ce disque

THREE BLACK EYES - The Hungry Chronicles, Vol. 1 : The Sweet Demise Of The BoozehoundThree Black Eyes n’est pas vraiment un groupe, plutôt une collaboration informelle et transatlantique. Aux membres d’origine, rassemblés à Londres autour du songwriter principal Matt Clark, se sont joints des New-Yorkais et des Parisiens. La petite bande, qui se retrouve à de rares occasions pour des concerts (à l’International ou au Pop In, à Paris, il y a quelques mois) s’est échangé des fichiers son pendant quelques années, enregistrant au final plusieurs dizaines de morceaux qui auront mis du temps à sortir à l’air libre. C’est désormais chose faite, du moins pour vingt-deux d’entre eux, qui composent ce CD autoproduit.

Ce foisonnement a son léger revers : les meilleurs titres ("The Appletree", "Bad Tooth in the Smile", "Me and the Moon", "Chorky the Killer", dominé par la voix inimitable d’Elyas Khan, de Nervous Cabaret, "Yours Sincerely", "9 Steps Away"…) ont du mal à s’extraire de la masse, alors qu’ils pourraient facilement remplir un album d’une durée plus conventionnelle. A l’évidence, on est ici plus proche d’une collection de démos mise en boîte au petit bonheur la chance que d’un produit calibré, avec sa ration réglementaire de tubes potentiels. Mais c’est aussi ce qui fait tout le charme (grandissant à chaque nouvelle écoute) de ce claudiquant "Boozehound" : on sent que ses auteurs ont, avant tout, cherché à se faire plaisir, loin de toute contingence commerciale.

Le disque affiche tout de même une certaine homogénéité, due à la récurrence de tempos lents et d’ambiances plutôt mélancoliques (voire sépulcrales), au fait que la plupart des morceaux sont chantés à l’unisson par plusieurs voix, et aussi à l’impression qu’est racontée en plusieurs chapitres l’histoire d’un certain Boozehound, dessiné à chaque page du livret. Quand le rythme est plus marqué ("Everybody Dances in Cairo"), la voix éraillée et les dissonances rappellent Tom Waits, le trop méconnu Joe Henry ou les Doors quand ils reprenaient Kurt Weill – toutes proportions gardées, certes. Entre musiques d’Amérique (country, blues, jazz enfumé), cabaret berlinois et folk anglais, les chansons de Three Black Eyes reflètent les goûts divers de leurs auteurs et inventent une nouvelle "sono mondiale", en toute décontraction. Vivement les prochains volumes.

Vincent Arquillière

The Appletree
Everybody Dances in Cairo
Bad Tooth in the Smile
I Lost My Leg
Cupid Is Stupid
Blood Offering
Me and the Moon
Legoland
Rim Me on the Roof
Schoolboy Games
Chorky the Killer
Yours Sincerely (Not Really)
Pens
My Gay Piano
9 Steps Away
The Nevermen
Deep Blue Devil
Lay Down in the Dirt
The Postman Never Rings Anymore
Box O’ Chocolates
The Boozehound
Minton

 

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