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Disques

Richard Walters – The Animal

RICHARD WALTERS – The Animal
(Kartel / Naïve) [site] – acheter ce disque

RICHARD WALTERS - The AnimalRichard Walters a 23 ans et vient d’Oxford, et est déjà fort bien entouré pour "The Animal", son premier album en solo. Certes, il a déjà évolué dans d’autres formations (Theremin) et évolue encore dans des projets parallèles, mais ce disque, c’est le sien, rien qu’à lui. Autour de lui donc, on trouve Bernard Butler (ex-Suede) et le producteur Guy Sigsworth (Björk, Lamb…), présents pour entourer cet Anglais qui perpétue une certaine tradition folk à l’anglaise.

Le disque n’a rien d’animal, contrairement à ce que son nom indique. Ou alors, ce serait peut-être un chat en train de dormir, paisible, car l’univers que Richard Walters peint tout au long de ces dix titres est fait de délicatesse. Au travers de mélodies douces, d’arrangements soyeux mais grâce aussi à cette voix vibrante, le songwriter tisse une toile émotionnelle dans laquelle on prend plaisir à se faire capturer. Il faut cependant être ouvert à une forme presque romantique de folk, où les blessures et les fêlures sont triturées avec talent, et force est de constater que Richard Walters sait s’y prendre. Toujours au-dessus de la ligne de flottaison de la mièvrerie, il arrive avec peu (quelques lignes de guitare, quelques cordes, à peine quelques percussions) à toucher au coeur sur "Brittle Bones" et "Weather Song", dont la mélancolie accentue la force et la pertinence, et dont les déploiements se font avec grâce. "All at Sea" a encore plus d’arguments : plus ample, il vient prouver que la finesse d’écriture de l’Anglais ne se dilue pas dans l’orchestration plus complète, ni dans le crescendo de la fin. Construits sur cette structure, "The Animal" et "American Stitches" sont tout aussi convaincants. Pour le premier titre, on retiendra ces cordes illuminant délicatement l’espace, quand le second se base sur une mélodie dépouillée, construite sur un duo piano-voix, tout juste enluminé de quelques choeurs. Légèrement électrisé, et finalement presque surprenant, "We Have Your Head" laisse pointer une forme sourde de colère, presque désamorcée par les choeurs, tout en laissant fort à propos cette ambiguïté planer, comme des points de suspension autour du morceau. La mélancolie reprend ses droits en fin de disque, le temps d’une (belle) reprise de Daniel Johnston avec "True Love Will Find You in the End" et de "Spirit of the Stairway", livré dans un souffle, comme chuchoté. Univers cotonneux, fin et délicat, "The Animal" doit être apprécié comme tel, fragile et fort à la fois, même si on peut lui reprocher d’être presque trop homogène et confortable. Il n’en reste pas moins parfaitement recommandable.

Mickaël Choisi

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Brittle Bones
Weather Song
All at Sea
Crawl Up to My Room
We Have Your Head
The Animal
Red Brick
American Stitches
True Love Will Find You in the End
Sprit of the Stairway

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