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La Maison Tellier – L’art de la fugue

LA MAISON TELLIER – L’art De La Fugue
(Le 3ème bureau / Wagram Music) [site] – acheter ce disque

LA MAISON TELLIER - L'art De La FugueAprès une écoute attentive de "L’Art de la fugue", troisième opus, on se dit que définitivement La Maison Tellier est un groupe de talent.
Dans ce joyeux bordel, les portes claquent. On s’essaie à des postures risquées, on a le cul entre deux chaises, lorgnant à la fois en direction de la platitude du pays de Caux, des rues désolées de cette bonne vieille ville de Rouen et des grands espaces d’outre-Atlantique. C’est dans ces paysages atypiques que les petites saynètes de "L’Art de la fugue" évoluent. On y reconnaîtra ici et là, Johann August Suter, personnage ruiné de Blaise Cendrars ou l’errant Dean Moriarty de Kerouac. La fuite, thème récurrent du disque est ici le fil conducteur. Les losers, dealers écervelés, y sont prophètes.
"Babouin" introduit ce disque d’une bien belle façon grâce à une jolie ballade pleine d’humilité. Les quatre cent coups d’une bande de copains, rois du monde, couteaux et briquet dans la poche nous rappellent notre innocence d’un temps résolument perdu.
D’autres titres comme ce rock-blues sur "Five Years Blues" n’ont pas la magie des titres chantés en français par Helmut Tellier, par ailleurs conteur irréprochable sur "Suite Royale", kermesse héroïque à la ferveur cinéphilique, nous rappelant les grandes heures de La dernière séance et du western spaghetti du dimanche soir.
Venu poser sa voix en tant que voisin (Rouen nouvel Eldorado du rock français ?), Maxime Prieux de The Elecktrocution surprend sur une chanson épique, pleine d’allure, grâce à une voix sur le fil, dont on sent les limites. Un magnifique exercice de sensibilité, loin des premières aspirations des Tellier, qui plombe du coup un peu la suite de l’écoute.
Si l’un des fameux adages de la chanson française dit qu’"il ne faut pas souhaiter la mort des gens", La Maison Tellier elle, préfère sur "La peste", en période de pandémie, "aimer son prochain comme soi-même, mais de loin". Cette petite chanson est néanmoins plus terre à terre au regard de "Mount Forever" et de "No Name#3" baignées d’arpèges aériens et au chant Fleetfoxien. C’est cet équilibre qui séduit à l’écoute de "L’Art de la fugue" : un disque où Helmut Tellier distille ses scénarii hallucinés s’invitant sur un folk baigné de beaux cuivres aux accents hispaniques et de guitares échaudées, entrecoupés de titres légèrement décalés de l’ensemble qui permettent un fin découpage. De la belle ouvrage.

Benoit Crevits

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