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V/A – The Minimal Wave Tape / Vol.1

V/A – The Minimal Wave Tape / Vol.1
(Stones Throw / Discograph) – acheter ce disque

V/A - The Minimal Wave Tape / Vol.1Dans un ouvrage capital "Rip it Up & Start Again", Simon Reynolds a réhabilité un genre, d’ailleurs plus une ébullition de micro-mouvements, le post-punk qui se ramifie encore aujourd’hui via têtes d’affiche ou nouveaux venus. Si, depuis quelques années, les compilations fleurissent sur ce thème, qu’elles soient limitées à la France ou plus transverses, aucune n’avait osé un internationalisme aussi poussé allié à une telle recherche de la pointe : Minimal Wave Tapes Volume 1 documente par fragments une certaine cold-wave aux confluences de la pop et de l’indus avec comme principale exigence de ne présenter que des groupes inconnus au bataillon, le tout – gloups – publié sur un label de hip-hop californien.

L’entreprise pourrait être réfrigérante, elle s’avère passionnante. Ce qui frappe d’emblée juste après l’amateurisme consubstantiel à une telle pratique (moi, mon synthé, ma copine qui chante), c’est la qualité des morceaux qui sous hautes influences facilement repérables (Kraftwerk, Joy Division, Orchestral Manoeuvres entre autres) n’en affichent pas moins leurs différences. On parlera juste de nos préférés (sinon, on n’est pas rendus). Crash Course in Science, sorte d’Anne Clark mâle bien que trio, ouvre avec "Flying Turns" un passage secret temporel à tout un pan minimal de la techno allemande. Linear Movement juxtapose une guitare qui se veut funky à une petite voix sur fond de beatbox arthritique pour un résultat à la fois maladroit et charmeur, tandis que Oppenheimer Analysis se présente comme un séquel d’Alphaville hors top 50. Il y a même une petite madeleine dont on ne se remet pas (les samedis soir cold-wave de Radio Cigale circa 1984 à Nîmes, qui s’en souvient, à part nous ?) : les français Martin Dupont dont nous avions oublié l’excellent "Just Because", encore Joy et déjà Front 242. Il est somme toute rassurant de voir que le Zeitgeist n’est pas l’apanage des têtes de gondole, parfois évoqués ici avec d’étonnants effets de raccourci. Turquoise Days vénère tellement Wire qu’on peut identifier en se penchant bien leurs trois principales périodes sur "Blurred" (dont une qui restait à venir). Encore plus étrange : en 1984, l’obscur Mark Lane avait six années d’avance sur "Groovy, Laidback & Nasty", le sous-estimé album house de Cabaret Voltaire. On retrouverait presque à l’échelle musicale la thèse faussement fantaisiste de Pierre Bayard sur le "plagiat par anticipation". En attendant, cette collection de "nuggets" cold-wave nous fait espérer un Volume 2 encore plus aventureux et croustillant.

 

Christophe Despaux

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Linear Movement – Way Out of Living
Crash Course in Science – Flying Turns
Oppenheimer Analysis – Radiance
Mark Lane – Who’s Really Listening
Tara Cross – Tempus Fugit
Turquoise Days – Blurred
Bene Gesserit – Mickey, Please…
Esplendor Geométrico – Moscù Està Helado
Das Ding – Reassurance Ritual
Martin Dupont – Just Because
Deux – Game & Performance
Somnambulist – Things I Was Due to Forget
Ohama – My Time
Das Kabinette – The Cabinet

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