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Blue Sky Black Death – Third Party

BLUE SKY BLACK DEATH – Third Party
(Fake Four Inc.) [site] – acheter ce disque

BLUE SKY BLACK DEATH - Third PartyBon ben voilà, ça devait arriver. A force de marier les bidouillages hérités du hip-hop aux chansons mélodieuses et fragiles de l’indie rock, le rap indépendant a fini par réinventer la pop synthétique des années 80. C’est en tout cas l’impression que laisse l’écoute de ce  »Third Party », un nouveau disque du duo de producteurs Blue Sky Black Death qui, après avoir côtoyé des gens aussi disparates que Guru (R.I.P.), Jus Allah, Jean Grae, Mike Ladd, Rob Sonic, Myka 9, Awol One et Holocaust du Wu-Tang Clan, s’acoquine pour son premier disque chez Fake Four avec un artiste maison, Alexander Chen de Boy In Static.

Ian Taggart et Kingston Maguire nous avaient habitués à des collaborations extrêmement diverses, allant d’artistes reconnus à d’autres surgis du fond du gouffre, en passant par l’intelligentsia hip-hop underground. Mais jusqu’ici, ils n’avaient côtoyé que des rappeurs. Cette fois, pourtant, ça change. Ce sont de jolis chants peu assurés que nos beatmakers se sont décidés à accompagner, avec Chen en guise de third party.

A propos de ce disque, on a entendu parler ici ou là de shoegaze, et il est vrai que les chants évanescents rappellent ce genre par moments. Mais c’est plutôt à un style plus ancien, à la synth pop propre sur elle des années 80, que l’essentiel de ce  »Third Party » semble appartenir. Même les exercices instrumentaux comme « Set Fire » ont un côté gentiment rétro, désuet même, qui nous ramène au tout début des 80’s, voire aux heures de l’avant techno (cf. les quelques notes introductives de « Threads of Gold »).

Comme ils nous l’ont prouvé depuis  »A Heap of Broken Images », nos beaux amis de BSBD sont de fins beatmakers, et ils ne semblent pas perturbés par leur changement de registre. Comme avec Boy in Static, la voix ténue et délicate de Chen nous emmène parfois à trois aux limites extrêmes de ce genre fade que l’indie pop est devenue dans les années 2000. Mais avec les nappes de « Carl Sagan », avec un « Institution » tout à la fois mélancolique et enjoué, dans la tonalité douce amère générale de l’album, et avec cet atmosphérique et répétitif « Rerun » où les paroles de Chen ne sont plus que mantra, la belle ouvrage des deux producteurs maintient fermement ce  »Third Party » du bon côté de la barrière.

Sylvain Bertot

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Carl Sagan
Absentee
Call To Arms
Set Fire
Institution
Cynic’s Cough
Slow Years
Rerun
Threads Of Gold
Scandal

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