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Shannon Wright – La Nef, Angoulême, samedi 13 novembre

SHANNON WRIGHT – La Nef, Angoulême, Samedi 13 Novembre

Le programme de la Nef était copieux en ce pluvieux samedi de novembre. La tête d’affiche Shannon Wright venait promouvoir son brllant « Secret Blood« , en compagnie de Phoebe Killdeer and the Short Straws, et des jeunes Bordelais de Alba Lua.

Eh bien franchement, cette première partie, Alba Lua donc, m’a bluffé. Je devrais dire, une fois de plus, car je les avais déjà vus une autre fois à Bordeaux, mais leur pop psychédélique a bien du charme, dans ses structures, ses atmosphères et le jeu de son excellent guitariste, pour le coup super concentré sur son instrument. Une maturité finalement surprenante pour un groupe aussi jeune, mais déjà prometteur.

En revanche, je garde un souvenir bien moins marquant de Phoebe Killdeer et son groupe. Je peux même dire sans regret aucun être passé complètement à côté du set, d’un rock’n’roll très démonstratif mais assez vain, avec des poses pour le moins irritantes de sa leader. J’ai depuis complètement oublié à quoi ça ressemblait, mais les avis étaient sinon positifs dans la salle, en tout cas souvent moins tranchés que le mien.

Phoebe Killdeer

La comparaison avec Shannon Wright est dure. Cruelle, même. Parce que ce petit bout de femme, tout de noir vêtue, a encore une fois donné un concert d’une intensité extraordinaire. Soyons francs : c’était trop court, une heure à tout casser. Mais quelle heure ! Shannon Wright fait littéralement corps avec sa musique, elle donne de sa personne, la vit, et la voir évoluer sur scène a un côté presque… obscène. En fait, elle est tellement dedans qu’elle semble en oublier qu’elle est sur scène justement, que des personnes la regardent et l’écoutent, dont elle fait peut-être abstraction à l’aide de ses cheveux qui lui masquent souvent le visage (réellement). Mais loin de créer une barrière avec le public, elle le capte plus que l’immense majorité des artistes, et ce sans s’adresser ou presque à lui.

Shannon Wright

Et d’ailleurs, la teneur du set n’a absolument rien d’évident, se concentrant en très grosse majorité sur les titres les plus rudes issus de « Over the Sun », avec de grosses parties de guitare rageuses, et avec bien entendu quelques titres de « Secret Blood », mais sans jamais se départir de cette énergie noire, de cette rage qui s’exprime de façon totale, sans compromis. Avec un groupe derrière elle ultra sobre (basse-batterie) mais terriblement fidèle et efficace, elle a su, le temps de cette heure précieuse, embarquer les spectateurs là où finalement, il n’y avait que turbulences et riffs violents de guitare. Fascinant !

Shannon Wright

Mickaël Choisi
Photos par Seb So-What.
Merci à Vicious Circle.

A lire également, sur Shannon Wright :
la chronique de « Secret Blood » (2010)
l’interview (2010)
la chronique de « Honeybee Girls » (2009)
la chronique de « Maps of Tacit » (2007)
la chronique de « Let In the Light » (2007)
l’interview (2007)
la chronique de « Flightsafety » (2005)
l’interview (2004)
la chronique de « Over the Sun » (2004)
la chronique de « Perishable Goods » (2002)
l’interview (2001)

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