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Concerts

Shugo Tokumaru, Södra Teatern, Stockholm le lundi 11 avril 2011

Shugo Tokumaru - Stockholm

Difficile de croire que Shugo Tokumaru est attendu en Suède tel le Messie. Pourtant, la grande salle du Södra Teatern est presque intégralement remplie pour la messe pop psychédélique du Japonais. Shugo, gamin surdoué de la pop, pieds nus sur un tabouret haut perché, tel une Pythie aux pédales sampler, est entouré de deux compatriotes. Tout d’abord, un batteur à mini grosse caisse (nous avons vu cela seulement chez le Club des Chats et Deerhoof) et pléthore de mini cymbales, rappelant les kits des meilleurs groupes de hard rock mais en plus modeste, en plus japonais. Ensuite, une multi-instrumentiste touchant du glockenspiel, de l’accordéon, des claviers et de divers jouets d’enfants donnant ainsi une touche expérimentale inattendue et une touche bordélique sur un set plutôt classique. Si le jeu de scène est on ne peut plus statique (les trois sont assis), en revanche, on s’active dans les constructions mélodiques et sur les instruments. Le côté bricolé de la pop foutraque de Tokumaru sous influence Beach Boys / Robert Wyatt est accentuée sur scène par l’utilisation ludique des instruments et autres jouets à-la-Comelade. Shugo et son batteur sortent volontiers des sentiers pop, empruntent à l’occasion des digressions jazzy, révélant une grande maîtrise de leurs instruments et se livrent même à un duel rythmique pouvant rappeler les grandes heures de… Metallica, façon Lars Ulrich/ James Hetfield, la testostérone et la bière en moins. La setlist pioche dans tous les albums du Japonais, mélangeant les couleurs et les titres, frôlant parfois le medley mais toujours loin de l’exercice promo de l’excellent dernier album « Port Entropy » dont nous avons déjà eu le plaisir de dire ici le plus grand bien.

Les titres de ce dernier seront les plus applaudis à l’image du déchaîné et puissant « Lahaha » ou du sunshinesque « Malerina » interprété au ukulele. Lors du rappel, toujours au ukulele, il nous livre « Video Killed The Radio Star » de « The Buggles », avec un superbe trio de kazoo tout à fait bienvenu et finissant de nous peindre un immense sourire sur le visage. Une preuve de la liesse de la foule suédoise : sur la fin du concert, une enthousiaste s’est même mise à danser au fond de la salle, et c’est loin d’être facile de danser dans un théâtre à l’italienne, vous en conviendrez.

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