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Concerts

Chocolate Genius Inc, Le Café de la Danse, le 07/04/2011

Pour déguster Chocolate Genius Inc, le Café de la danse offrait son acoustique nette et, à la différence de la Boule noire de septembre, l’avantage de la position assise. Un confort raccord avec le moelleux des Swansongs de Marc Anthony Thompson. Mais l’ami de David Byrne, Marc Ribot ou Oren Bloedow n’est pas du genre mollasse.  

Teitur

A peine Chocolate Genius est-il sur scène depuis deux minutes que, de manière soudaine, il file en coulisses. Ses quatre musiciens restent. Flottent dans l’air quelques notes, silence, incompréhension. Avant, Teitur a ouvert tout en mélodies. Qu’il soit au piano ou à la guitare acoustique, le plus doué des songwriters des Iles Féroé et au-delà parcourt l’instrument avec aisance, place sa voix de tête au-dessus des arpèges. Entre deux bluettes pop, Teitur blague et le Café de la Danse sourit. Semblerait que, dans la salle pleine, peu nombreux sont ceux qui connaissent le fécond féroïen. « Je préfère Iron Maiden », entend-on aussi à la dérobée. « The Singer » terminée, –  « Very happy to be here tonight », évidemment – Teitur a fait son temps. Mais a-t-il le truc qui fera qu’il s’extraira un jour de la cohorte des songwriters doués ?

Chocolate Genius
Après une première entrée manquée, donc – câblage défaillant – Chocolate Genius revient. A l’adresse du batteur, d’un geste précis, il déclenche le tempo modéré qui traverse l’album « Swansongs » d’un bout à l’autre. Quand arrivent les premières rondes de la contrebasse, le Café de la Danse vire au bleu, au blues très cool. Sur son trente-et-un, Marc Anthony Thompson porte aussi le béret Kangol, couleur crème ; en outre, il ressuscite une vieillerie : la chemise à poignets de mousquetaire. Détendu comme un Américain, le Chocolate Genius a, en prime, un vaste coffre. Sa voix de matou mâle soul couvre le volume de sa propre guitare, et relègue parfois l’orchestration – guitare électrique (Seb Martel), contrebasse, clavier, batterie – au standing de la sourdine (« Enough For You »).

Chocolate Genius

La plupart des titres de « Swansongs »  – un quatrième album paru en octobre, label No Format – se déroulent dans leur version disque. Groove léger, full soul. C’est comme un soir au club mais sans les espaces pour l’improvisation. Sauf quand le chanteur séducteur tente d’emballer une spectatrice du premier rang. Un brin lourdingue. Un morceau d’une autre époque connaît un moment de chaos : les lumières passent au rouge, l’interprète hurle, se met dans une colère intense ; puis c’est le retour à la quiétude. Entre deux titres, découvrant qu’il y a aussi des spectateurs qui l’acclament au balcon du Café, Chocolate Genius a un mot génial : « Oh God, this is the last thing that JFK saw… » (« Oh, mon Dieu, c’est la dernière que JFK ait vue… »). Avant un ultime rappel, le crooner sans big band aura une larme, au piano, à l’évocation de sa maman (« My Mom »). Demeure le souvenir de longs applaudissements.

Chocolate Genius

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