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Disques

Mehdi Zannad – Fugue

Mehdi Zannad - Fugue

Quel parcours passionnant que celui de Mehdi Zannad, alias Fugu ! D’abord auteur de vignettes pop disséminées tels des oeufs de Pâques dans les jardins des labels indés internationaux, Mehdi les compile sur un premier album, le bien nommé « Fugu 1 », en l’an 2000. Sept ans plus tard, aux côtés de Xavier Boyer (Tahiti 80), il signe « As Found », classique instantané de guitar pop californienne. Acteur dilettante (le temps d’un unique plan) dans « La France », Mehdi signe surtout les chansons de ce film transgenre qui marque les débuts d’une collaboration avec Serge Bozon, cinéaste féru de culture mods et de psychédélisme sixties. Fort de ces amitiés qui confirment et confortent son parcours musical, Mehdi Zannad sort aujourd’hui « Fugue » sous son patronyme. Toujours produit par Xavier Boyer, le disque est pour la première fois entièrement chanté en français, sur des paroles de Bozon. Au-delà du jeu de mots, cette Fugu(e) permet à Mehdi de littéralement s’échapper avec des chansons narrant toutes des départs, des envols, de grandes évasions. Qu’on se rassure immédiatement : l’effet pop, bien que frotté à la « chanson française », reste total. Mieux, il offre à ces titres un aspect tubesque et populaire que n’auraient pas renié les Delpech et Polnareff des grands jours, à l’image d' »Ecoute » et « Au revoir », tubes absolus évoquant « L’Idéal » de Barbara Carlotti. Côté textes, Bozon s’en sort bien. On retrouve avec plaisir la version définitive de « L’Allemagne », découverte sur la B.O. de « La France ». Les paroles sont minimales mais frappent juste (mention spéciale pour « Oh Sarah » et « La Rivière »), laissant la poésie aux mélodies. On ne peut à ce titre que s’émerveiller devant la voix incroyable, ce timbre fluet mais vaillant qui porte ces dix chansons directement à notre coeur. Avec « L’Aéroport », et « Barques », Zannad confirme d’ailleurs son rôle d’arrangeur vocal en chef (y en a-t-il seulement d’autres ?) de l’hexagone. Les cordes se font pour la première fois plus discrètes, avant d’exploser à nouveau sur « Paresse », point final d’un album méticuleux voué à l’hédonisme, et qui pourrait bien, avec le temps, devenir le mètre étalon d’un nouveau classicisme pop à la française.

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