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Belong – Common Era

Belong - Common Era

Pourquoi se retrancher, en 2011, derrière un mur du son shoegaze ? Pour cacher que l’on ne grandit pas (Pains of Being Pure At Heart), pour afficher son jeune âge (Ringo Deathstarr) ou qu’il n’y a peut-être rien (Belong) ? « Common Era » a le tort de suivre « October Language », un chef-d’œuvre mutique où les drones se dissolvaient dans des textures mouvantes culminant dans l’élémental « The Door Opens the Other Way », bande-son rétrospective et hallucinante de l’ouragan Katrina.

On reproche souvent aux groupes de ne pas évoluer ; le EP suivant, « Colourloss Record », introduisait les voix dans un exercice curieux : reprendre en les déphasant des standards psychédéliques. Les parties chantées fantomatiques semblaient surgir d’un puits qui donnait sur le Styx. « Common Era » prolonge ces recherches avec l’apparition d’une batterie massive, primitive, Cano-Velvetienne pourrait-on dire, et qui fait d’abord tiquer. « Come See » n’est pas très loin des copistes A Place To Bury Strangers, tandis que « Perfect Life », quand on est mal disposé, c’est-à-dire souvent, évoque les Klaxons virant cold-wave. On renâcle donc avant de se laisser bercer par cette espèce de détresse épaisse, fumeuse qui s’étale dès que la rythmique se tait ou sombre dans le brouillard.

Dans les plus beaux moments (« Common Era », « Very Careful »), Turk Dietrich et Michael Jones retrouvent cette aphasie mystérieuse qui a fait de The Cure ou de My Bloody Valentine des groupes aussi influents. Quelque imparfait que soit leur deuxième album, Belong est de cette trempe, on aura du mal à en convaincre grand monde aujourd’hui, mais qui sait plus tard ?

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