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Disques

Laura Marling – A Creature I Don’t Know

Laura Marling - A Creature I Don't KnowA seulement 21 ans, et alors qu’elle n’a engagé sa brillante carrière discographique qu’en 2008, Laura Marling est déjà parvenue à s’imposer comme l’une des personnalités les plus intéressantes et respectées de la musique anglaise de ce début de décennie. Et il faut bien reconnaître que la demoiselle a fait du chemin, depuis des débuts un rien timorés et un premier album (« Alas I Cannot Swim »), certes sympathique, mais qui ne laissait en rien présager de la valeur de ses futures productions. Les choses se sont brusquement accélérées pour elle suite à la parution, l’année dernière, de « I Speak Because I Can », second effort à la maturité confondante et véritable pierre angulaire du renouveau folk britannique.

S’inscrivant clairement dans la lignée de ce disque décisif, ce troisième album que l’on n’attendait pas aussi rapidement permet à Laura Marling d’approfondir une science de l’écriture folk classique dont on a souvent eu l’occasion de vanter les mérites. La principale (et peut être même unique) nouveauté de « A Creature I don’t Know », produit comme son prédécesseur par Ethan Johns, réside dans l’instrumentation. S’éloignant occasionnellement du minimalisme presque austère qui faisait tout le sel de « I Speak Because I Can », la jeune femme prend le parti de laisser quelques-unes de ses chansons s’enrichir de l’apport de musiciens extérieurs. Un choix gagnant, à l’image de l’introductif et très jazzy « The Muse » ou de « The Beast », folk-rock ombrageux qui rappelle la PJ Harvey de « To Bring You My Love ». On regrettera alors, au vu des incontestables prouesses qu’il aura engendrées, que ce désir d’évolution ne soit venu contaminer qu’une infime partie de ces nouvelles compositions.

Reste heureusement la qualité supérieure d’un songwriting qui fait de « Salinas » ou du recueilli « Rest in the Bed Of My Bones » de nouvelles réussites à inscrire au crédit d’une artiste que l’on prendra plaisir à voir grandir dans les prochaines années. Car loin d’être le classique absolu dont on la sait objectivement capable, « A Creature I Don’t Know » devra plutôt être perçu comme une étape supplémentaire dans la fulgurante ascension de celle qui, en l’absence prolongée de Beth Orton, apparaît désormais comme la plus crédible et sincère héritière des incontournables Joni Mitchell ou Laura Nyro.

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