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Disques

Trailer Trash Tracys – Ester

Trailer Trash Tracys - Ester

Depuis 2009, le groupe anglais et sa chanteuse suédoise ont distillé, l’un après l’autre, les morceaux les plus catchy ou entêtants de leur premier album, ce qui modifie singulièrement la manière dont on peut l’appréhender, selon qu’on les a découverts hier ou qu’on reçoit cette salve noisy aujourd’hui. Dans les deux cas, il y a plutôt lieu de se réjouir. Le disque est cohérent, et il recèle même encore une perle en « Los Angered », qui repose sur la même équation, purement fantasmatique, entre la B.O. de « Twin Peaks » et  l’axe du bien tracé dans les eighties entre les Cocteau Twins et My Bloody Valentine : basses grondantes voire sentencieuses, réverb et échos, voix vaporeuse, à la fois noyée et flottante, rythmes ralentis de danses improbables (un mambo psyché ?), une palette chatoyante qui laisse penser qu’à défaut d’avoir inventé un son, le groupe en a trouvé un.

La question qui vient alors est évidemment : pur goût acidulé pour les nostalgiques, ou dragées au poivre pour la jeune génération ? Peut-être les deux, mon capitaine. Si l’on se fie au soin maniaque des arrangements, à la propension du groupe à tourner autour d’un gimmick de basse ou de claviers, on plaidera pour le rétrofuturisme, si l’on se laisse prendre à la variété des climats, à une certaine inventivité des compositions (suspension magique au cœur de « Candy Girl », la plus Badalamenti du lot, introduction en trompe-l’oreille, finales rythmiques emballants), on vantera la capacité du groupe à renouveler son héritage. Il paraît qu’ils en ont déjà marre, de ces morceaux. On prend ça comme une bonne nouvelle pour la suite de leur excursion musicale.

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