Loading...
Disques

Louis Aguilar & The Crocodile Tears – Close Your Eyes, You’re Invisible

Louis Aguilar - Close Your Eyes, You're Invisible

Louis Aguilar est revenu de sa quête des origines. Sorti de l’ombre il y a quatre ans avec le magnifique « Cloud Blowin Child », le Lillois est parti pendant un an aux Etats-Unis, terre des origines de sa musique. Sentant, à l’image de Mezz Mezzrow, que la force d’une musique vient de l’expérience que la vie nous enseigne, Louis, de ce voyage/pèlerinage aux racines du folk-blues, est revenu avec des images, des visions (de Johanna) tatouées en lui, et quelques titres obsédants, aux mélodies sorties tout droit du cœur.

On ne peut qu’être sidéré par la force de certains titres de ce « Close Your Eyes, You’re Invisible ». L’adjonction d’une formation rythmique et d’ornementations instrumentales contribuent à donner à ces morceaux toute leur dimension. « With Me » pose tout de suite le sujet : une introduction au  croisement du « Love in Vain » de Robert Johnson et du « I’ve Been Loving You Too Long » d’Otis Redding, on réalise que la  barre est mise très haut, et la richesse instrumentale de titres tels que « So Long » et le splendide « Memories » renforce la grande force émotionnelle de l’album : sur « Memories », justement, le xylophone, la guitare slide et les voix qui s’entrelacent, font de véritables merveilles. La formule de la folk-song auquel nous a habitués Louis depuis ses débuts est toujours présente, notamment sur « Love » ou « Hurt », mais l’artiste l’enrichit considérablement par des brisures rythmiques et par un vrai travail sur les voix. Les morceaux sont, dans l’ensemble, assez longs, laissant ainsi au groupe le temps de s’épanouir et de développer leurs idées, permettant de maintenir la tension et la beauté des morceaux (et ce, même si le dernier titre « Six Feet Under », ne justifiait sans doute pas sa durée de près de 10 minutes, malgré un final très proche des grandes heures électriques de Neil Young and the Crazy Horse). Tel un clown triste, un poète itinérant, Louis signe avec « Small Town » une comptine à forte connotation balkanique, bande-son d’un cirque itinérant, cachant sous une certaine légèreté une profonde mélancolie. L’essence de toute grande musique, finalement.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *