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Disques

The Dø – Both Way Jaws Extended

The Dø - Both Ways Open Jaws Extended

Malgré le succès remarqué de “A Mouthful” en 2009, le second album (“Both Way Open Jaws Extend) n’a connu qu’un succès d’estime, étant moins une machine à hit radiophonique, cassant avec l’image pop gentillette et facile d’accès tant plébiscitée. Ce « Both Way Open Jaws Extended » n’est pas une version étendue du précédent album (du moins pas dans sa durée) mais sa revisite en session live (au Studio Pigalle).

Le résultat, au-delà des nouvelles expérimentations sonores ethno-jazz, c’est un son plus brut qui contraste avec l’écriture en binôme (“Bohemian Dances” perd son côté énergique fantoche, et sonne presque comme il l’aurait toujours dû). Cet assortiment de cuivres et de percussions – particulièrement maîtrisé sur “Slippery Slope”, sorte de croisement entre le jazz libanais, les percussions africaines, et un jazz moderne à la française dans la lignée de Henri Texier – offre à The Dø l’opportunité de démontrer qu’il n’est pas limité au formalisme pop (“Too Insistent” qui va jusqu’à bloquer une boucle rythmique comme un disque rayé !) mais révèle aussi la possibilité pour le groupe de s’orienter vers de nouveaux horizons musicaux, de manière à définitivement couper le cordon.

C’est d’ailleurs là la limite à laquelle est confronté The Dø : retravailler avec le même matériel – morceaux écrits et structurés – de façon un peu rigide. Seul “Tightrope” fait office de petit nouveau, avec sa rythmique à la « Come Together ». De façon générale, difficile de complètement s’affranchir pour le duo. On sent tout de même que les morceaux ont été dénudés au maximum pour pouvoir adapter les nouveaux instruments, particulièrement audibles sur les derniers morceaux (“The Calendar”, “Too Insistent”), à la manière de ce qui avait été fait avec « Let It Be Naked ». On a presque envie d’oublier le précédent album dans sa version studio pure pour se souvenir de cette version tellement plus vivante. Plus que la transformation, c’est l’authenticité qui est captée et qui met au placard l’artifice pompeux d’une première époque révolue. Il faut souhaiter que cette dynamique se retrouve dans le troisième album et fasse définitivement passer The Dø à la vitesse supérieure. On croise les doigts.

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