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Concerts

Soap&Skin Ensemble, Paris, Le Trabendo, 17 avril 2012

Tout commence assez bizarrement pour ce concert de Soap&Skin au Trabendo : il y a une queue importante à l’extérieur de la salle – quelques dizaines de minutes d’attente dues à un lecteur de tickets électroniques qui marche plus ou moins –  et en attendant, on entend  les échos d’une manifestation qui a lieu non loin, au Zénith, où la candidate du FN harangue ses troupes.

Je rentre enfin et parviens, grâce à des amis plus ponctuels que moi, à me retrouver assez proche de la scène, malgré un public plutôt compact. Pas de première partie, l’attente est donc assez courte : les lumières se tamisent, l’accompagnement électronique et martial de « Deathmental » démarre et Anja Plaschg débarque sur scène. Cheveux teints en rouge/roux, gabardine et foulard noirs, celle-ci fait preuve d’un aplomb impressionnant pour venir se planter là, seule, debout devant son micro à quelques centimètres des spectateurs. Et on a beau le savoir, on est surpris de constater que la chanteuse est si jeune. Sur le second morceau, elle s’installe devant son piano (un piano à queue au son magnifique) et une choriste viendra la rejoindre sur scène. Sur le troisième, c’est le « Soap & Skin Ensemble » au complet qui arrive : un trompettiste et une section cordes de cinq personnes. Les musiciens, tous habillés de noirs et alignés au fond de la petite scène resteront très sobres durant tout le concert pendant que leur jeune tête d’affiche est au piano et pilote, depuis son ordinateur, les rythmiques et séquences électroniques.

Les chansons s’enchaînent alors avec ce mélange si particulier d’infinie mélancolie et d’accès de colère portés par la voix de la chanteuse, qui semble habitée par ses propres chansons… A quelques reprises, elle s’arrête, ou s’échappe, comme écrasée par le poids douloureux de ses chansons… Des classiques donc : « Spiracles », « Cynthia », « Thanatos » (un peu en deçà de la version album) mais aussi des morceaux plus inattendus : « She’s Crazy », fort belle reprise de The Kelly Family (très populaire apparemment en Allemagne et Autriche) ou, bien sûr, précédé par un petit « désolé pour mon accent », la reprise de « Voyage Voyage », cette vieille scie que la demoiselle parvient à transfigurer. Les cordes lorsqu’elles sont de la partie assurent le frisson à un auditoire particulièrement attentif. Pour finir son set,  Anja Plaschg quitte son piano pour revenir au tout devant de la scène pour quelques morceaux très électroniques (« Marche Funèbre », « Big Hands Nail Down ») sur lesquels elle danse de manière sauvage et désarticulée – pour être franc, le son était alors un peu trop faible pour se sentir dans le même trip que la chanteuse.

Anja  Plaschg viendra faire seule ses deux rappels. Durant le concert, un spectateur au niveau d’anglais avoisinant le CE2 avait crié « Nico not dead » – force est de constater que la jeune Autrichienne ne fait rien pour éviter la comparaison ; en premier rappel, elle démarre une « bande » depuis son laptop et entame un saisissant « Pale Blue Eyes », dépouillé et vraiment magnifique. Après la reprise du Velvet, la demoiselle quitte la scène et revient au piano pour une reprise de « The End » des Doors bien sûr… mais aussi de Nico (c’est même le titre de son album de 1974). Morceau casse-gueule, truffé de fausses fins, mais dont la chanteuse, toujours aussi habitée, se tire haut la main, laissant au final le public subjugué.

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