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Disques

Young Man – Vol. 1

 Young Man - Vol. 1

Rien d’étonnant, après tout, qu’un gamin nommé Caulfield (Colin de son prénom – tout de même!), à peine sorti de l’adolescence, se pique de sortir un album concept sur le passage (parfois difficile)  à l’âge adulte. Et on s’en trouve même ravi, de plus, lorsqu’il élève son niveau de sensibilité à celui de son illustre et fictif aîné. Là s’arrête l’analogie, cependant, car ici, il n’est pas question de rébellion, mais plutôt d’introversion et de questionnement. Et si angoisse il y a, elle se fixe plutôt sur son futur, en particulier en tant qu’artiste, avec des textes souvent en mode interrogatif .

Le propos n’a en soi rien de bien nouveau, mais la sincérité y est assurément. De même, les compositions qui l’habillent sont tout bonnement excellentes, même si là aussi, on est en terrain connu. Il faut dire que Caulfield s’était avant tout fait remarquer sur Youtube par ses vidéos de reprises du meilleur goût (Animal Collective, Deerhunter, Bon Iver). Mais l’animal a lui aussi du talent, qui plus est appuyé par un groupe plus que solide, et la production de John McEntire. S’il prend son temps pour s’installer avec « Heading », ce n’est que pour mieux lancer l’ascensionnel « Thoughts ». D’ailleurs, les titres s’enchaînent comme un seul morceau, mais c’est souvent au milieu des chansons que se glissent soudain des changements de structures. On passe d’une pop enthousiaste à des moments plus poignants, comme sur le fantastique et tubesque single « Fate », ou une soudaine envolée prog, une nouvelle influence avouée (« 21 ») et aussitôt digérée. Le départ de « Do » fait penser au « Feels » d’Animal Collective (référence moins prégnante que sur son EP « Boy » cependant), et tant qu’à faire, il se permet de conclure sur « Directions » avec un final grisant et « sufjanesque ». De quoi être en balance pour le choix de son titre préféré, ce qui est toujours bon signe.

Colin Caulfield est jeune. Ses chansons mériteraient peut-être un peu plus de folie, mais elles sont déjà grandes. Et après des débuts émérites mais éminemment bricolo,  il s’avance maintenant sur un terrain « épique mais pas que… » qui mérite largement l’attention.

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