Loading...
Disques

Hello Kurt – Spectres

Hello Kurt - Spectres

Un inconnu vous offre un album d’électro inspiré, c’est l’effet magique d’Hello Kurt, clavier et arrangeur de La Féline. Ajoutons  qu’il a le bon goût d’allier l’élégance de la musique à quelques-unes de nos images de cinéma favorites, telles ces « Spectres » mariés le temps d’une vidéo aux fantômes et autres revenants du « Miroir » de Tarkovski :

Hello Kurt – Spectres from Perotin on Vimeo.

 

On est donc comme à la maison dans ces nappes de claviers old school qui rappellent un peu les cieux d’Egyptology (relire la chronique de « The Skies ») ou certaines productions Morr Music qui avaient su remettre au goût du jour des sonorités oubliées un temps, après les productions du grand Jean Michel J.

Mais Hello Kurt aime aussi lorgner du côté du choucrouterock… chanté en français. Le Mélièsien « Sélénite » allie donc rythmique répétitive, ambiance new wave et mélancolie des textes, comme si Zombie Zombie vampirisait Jacno et Turboust un soir de pleine lune.

« PanEuropean » nous renvoie au meilleur de la pop française d’il y a une décennie, soit Bertrand Burgalat ici en version lo-fi. Ça donne envie de se replonger dans les magnifiques albums d’électro pop enregistré avec April March. On apprécie ici le clavier-clavecin électronique répétitif, la basse ronde et les arrangements des instruments à vent. Une vraie miniature pop.

Comme Hello Kurt n’a l’air d’avoir peur de rien, il se montre à nu dans « Adieu ma fiancée », voix et guitare à peine rehaussées de quelques claviers qui montent comme la marée au milieu du titre (une autre apparition de la fille de Latone ?) et refluent un peu plus tard comme le ressac.

D’autres figures surgissent, lointaines cousines de Rondò Veneziano, telles « Josquin des Prés – Missa Hercules », soit un titre du compositeur de la Renaissance ré-interprété au Korg MS-10. On profite de ces quelques lignes pour remercier Xavier Thiry, tel Morton Feldman en son temps dans ses « Ecrits » ou encore Joao Cesar Monteiro dans « Va Et Vient », d’œuvrer à la reconnaissance de Josquin des Prés dont les compositions, par un enroulement du temps, sont finalement très proches de nous, auditeurs des années 2000 (check les motets enregistrés par Herreweghe, mon frère).

On termine par un remix haché menu du titre « Spectres » par Mondkopf et la boucle est bouclée.

Louons enfin le visuel de ce « Spectres » : l’opéra Bastille semble fumer au loin et des flics, au premier plan, en tenue de THX 1138, apparaissent comme perdus dans le nomansland post-manif. S’ils sont perdus, nous, nous sommes (re)trouvés.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *