Comme chez l’essentiel de leurs contemporains, les drogues ne sont jamais bien loin avec les Underachievers. Mais plutôt que de se livrer à une apologie de la défonce, c’est à l’ancienne qu’ils traitent des stupéfiants sur « Revelations », « Maxing Out », « Herb Shuttles » ou « Potion Number 25 », comme de clés qui ouvrent les portes de la perception. L’influence des narcotiques se ressent aussi dans leur musique, qu’elle se montre atmosphérique (« Herb Shuttles », « T.A.D.E.D. », l’orgue vaporeux de « Revelations »), psychédélique (« New New York »), possédé (« Play Your Part ») ou sombre et abyssale (« So Devilish »).

Chacune de ces formules a eu des précédents. Et pourtant, les Underachievers et leurs producteurs se distinguent, notamment par un sens mélodique rare, manifeste sur les titres « Maxing Out », « 6th Sense », « Gold Soul Theory », sur le très beau « My Prism », et sur ce « The Mahdi » dont le beat n’est pas sans rappeler le « 93 ’till Infinity » des Souls of Mischief. C’est sans doute cela aussi qui les démarque de leurs collègues et protecteurs, et qui permet au duo d’assumer son héritage classic rap new-yorkais, tout en sonnant parfaitement d’actualité.