Je n’avais entendu que quelques bribes de la musique de ce groupe français, dont j’avais surtout eu des échos suite à des live assez impressionnants si j’en crois des “confrères”.
La première écoute a rapidement confirmé la puissance du groupe, qui ne cache pas sa volonté de sonner ainsi. J’ai aussi bloqué sur la voix du chanteur, qui après vérification vient de l’île de Jersey, ce qui explique l’accent anglais parfait. Mais pas forcément le charisme vocal, avec un chant très mis en avant par la production, et capable de transmettre l’état de tension permanent qui règne sur le disque. Il fallait d’ailleurs bien ça pour tenir la dragée haute à ces rythmiques tout en nerfs, qui revisitent tout sur leur passage, entre Joy Division, Jesus and Mary Chain ou même les premiers U2. Cela commence fort avec un “Gruesome” qui décolle progressivement, taillé pour les stades comme pour les salles exiguës, parfaite mèche pour (r)allumer l’étincelle. Preuve de la qualité du groupe, ce premier titre fait des émules, mais la suite creuse d’autres pistes, avec des titres plus secs, qui mettent longtemps à exploser (“Carolina”, sur lequel Sam au chant démontre une véritable adresse), ou des titres tout en nerfs. “Skywalking”, “Nerves” ou “Trippin’” sont ainsi menés à fond de train, ping-pong de haut niveau, post punk qui ressemble un peu à une version interlope de Franz Ferdinand. Plus chaloupé, moins frénétique et pourtant tout aussi explosif, il est possible de se pencher sur “Under the Guns”, avant une dose de punk survolté avec “Debauchery” expédié en 2”30, et qui fait s’affoler le palpitant. A chaque fois, la production sublime les titres, et le côté punk, très énergique ne surprend pas quand on voit que c’est Stefan Brändström (derrière Holograms, entre autres) aux commandes. Parfaitement calibré, très bien conçu jusque dans sa tracklist, “Hidden Tensions” a tout d’un grand disque, de l’ambition maîtrisée au grain de folie assumé. Une très belle surprise donc, qui laisse à espérer de beaux lendemains pour Von Pariahs.