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Disques

Casino – Frank Matthews

Casino - Frank Matthews

Tout cela est une histoire de famille. Nous savions déjà que Future était le cousin de Rico Wade, membre éminent du collectif de producteurs Organized Noize. Or, voici maintenant son frangin, Casino. Affilié au Freeband Gang de son frère, ayant côtoyé grâce à lui les gros poissons Pharrell et Pusha T, le temps du titre « Move that Dope », auteur en 2013 d’une mixtape intitulée Ex Drug Dealer, et dont le principal intérêt, pour beaucoup, n’était que d’avoir Future sur un bon tiers des morceaux, celui-ci pourrait n’être qu’un pistonné de plus, un artiste de troisième zone, si sa seconde sortie ne se montrait plus substantielle que la précédente.

A vu de nez, comme l’indique le nom de cette mixtape (celui d’un nabab de la drogue des années 70, qui tenta de mettre fin au monopole de la mafia italienne sur le commerce de l’héroïne), rien de neuf dans le monde du rap. Avec Frank Matthews, le thème cardinal, c’est toujours les stupéfiants, l’argent et tout le tralala. Malgré un grain de voix aussi âpre que lui, Casino n’a rien du caractère innovant de frère. Ce rappeur-là ne joue pas du chant, de l’auto-tune et de la corde sensible. Au contraire, il beugle, il crie, il mugit (« Hell You Talking Bout »). Il joue aussi le rôle habituel du gangster magnifique, évoquant par moments l’un des maîtres du genre, Rick Ross, par exemple sur le très bon « You See That ».

Mais c’est souvent franchement efficace, comme avec ce très lourd « Nothing Else to Do » souligné par instants par des cloches. Ou alors, c’est servi par ces petites mélodies entêtantes et irrésistibles qui sont la marque du genre, par exemple sur « Selfish » et « Wallstreet », deux autres réussites. En outre, histoire de varier les saveurs de ne pas laisser l’auditeur en tête-à-tête avec son personnage d’ours mal léché, Casino invite tous les gens qui comptent, ces jours ci, à Atlanta.

Young Thug, entre autres, nous livre encore un grand numéro sur « Communication », passant du rap au chant, modifiant à loisir le timbre de sa voix ; Young Scooter enrichit « Got the Feeling » et « Success » de son chantonnement indolent et faussement naïf ; Lil Silk rivalise d’intensité avec Casino sur « Regardless » ; Trinidad James, sensation 2012 toujours bien vivante, participe à l’enlevé « Killin Shit », avec Tyga ; Diamond, l’ex rappeuse de Crime Mob, autres bûcherons en chef, apporte sa voix féminine (déformée) au plus dispensable « Do What I Wanna Do » ; et puis, Future lui-même apparaît sur « Pocket Watching ».

La présence de ce dernier est plus discrète, il intervient avec plus de modération que sur la mixtape d’avant. Mais en fait, on ne le regrette pas. Son absence relative serait même presque la bienvenue, vu la qualité très relative de son récent Honest. D’ailleurs, si ce dernier album ne vous a pas convaincus (à juste titre), ce n’est pas bien grave : rattrapez-vous donc maintenant avec son frère.

 

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