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Disques

Ola Playa – Slime Season (Year of the Slime)

Ola Playa - Slime Season (Year of the Slime) 

Quand ce n’est pas lui, c’est donc ses proches. Young Thug, en effet, a beau être sur toutes les lèvres en 2014, il n’a rien sorti de vraiment notable en son nom propre, cette année, hormis ces side projects que sont ses duos avec Bloody Jay, sous le nom de Black Portland, et avec Gucci Mane. Mais tout autour de lui, ça s’agite sévère, comme l’a prouvé plus tôt cette année cette mixtape signée Ola Playa, sa première officielle (ce qui n’était pas le cas de Slime Life, sorti l’an passé), qu’il a cherché, et quasi réussi, à concevoir comme un véritable album.

S’il nous semble apparu dans le sillage de Thugga, comme Bloody Jay, Ola Playa n’est ni un suiveur, ni un disciple. C’est même tout le contraire : il était présent sur la scène d’Atlanta bien avant ses compères. D’après une interview avec Drug Money, l’une des rares sources d’information à son sujet sur le Web, il aurait même été celui qui a présenté Young Thug à Gucci Mane, dans le studio d’enregistrement de Rocko. Reste que ce Slime Season (Year of the Slime), produit en majorité par Ferrari Smash et Trip Da Hit Major, s’inscrit comme la suite parfaite à 1017 Thug et Black Portland, creusant toujours plus profond la même veine : celle du rappeur de rue défoncé, celle du trapper passablement allumé.

Ca commence d’ailleurs fort, très fort, avec le redoutable « Luv My Slime » produit par Helluva, où Ola Playa s’exprime en compagnie de Yung Mazi et d’un Bloody Jay plus exalté que jamais. Bloody Jay, parlons-en. Les invités, nombreux, jouent un rôle certain dans la réussite de Slime Season, mais notre rappeur foufou se distingue, avec sa voix de gros chien fatigué, qu’il vienne interpréter un couplet entier, où qu’il se contente de répéter indéfiniment la phrase titre, comme sur « Every Nigga Round Me » et « Friends and Foes ». Et on ne parle pas de tous les autres, comme Young Scooter, comme cette Lady LV qui a un petit quelque chose de Nicki Minaj. Tous ces gens s’entendent à merveille pour jouer aux gangsters dérangés, ou pour émailler le disque d’onomatopées étranges, sur une musique extravertie dans le plus pur style trap, toute pleine de sons étincelants et rutilants, plus quelques singularités comme la gigue endiablée de « Don’t Move ».

Bien sûr, Young Thug, qui intervient ici sous le nom d’YSL, ou comme seconde moitié de Black Portland, est ici la star. Une fois encore, il fait étalage de son vaste registre de voix et d’attitudes, ton presque posé sur « Stuck in the Game », chant déglingué sur « All Kinda Drugs » et « Feeling Myself », et autres choses encore. Mais dans le genre, Ola Playa n’est pas mal non plus. Avec Thugga et Bloody Jay, il complète le trio. Ces trois là ajoutés à tous ces Migos, Rich Homie Quan et PeeWee Longway qui incarnent le rap d’Atlanta en 2014, et ce n’est plus une tendance que représentent tous ces infréquentables weirdos : c’est presque une déferlante.

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