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Disques

Duke Garwood – Heavy Love

Duke Garwood - Heavy Love

Certes, l’homme traînait dans l’underground londonien depuis de nombreuses années déjà. Duke Garwood aura toutefois dû attendre de partager un album avec le ténébreux Mark Lanegan (« Black Pudding », 2013) pour entrevoir enfin les soubresauts d’une consécration médiatique. Avant même cette œuvre collaborative justement saluée par la critique, le guitariste possédait déjà un drôle de curriculum vitae. Ainsi, s’il s’était déjà mis au service de l’ancien leader des Screaming Trees sur le savoureux « Bubblegum », Garwood est également connu pour son travail avec The Orb, Alexander Turner ou encore Archie Bronson Outfit. De belles rencontres auxquelles viennent par ailleurs s’ajouter les soutiens inconditionnels de Kurt Vile, Greg Dulli, Seasick Steve ou Josh T. Pearson. Rien que ça.

Fort de cette expérience et de ces prestigieux encouragements, le bluesman britannique livre en ce début d’année un cinquième album solo qui devrait lui permettre de sortir encore un peu plus de l’ombre. La musique de Garwood repose sur deux piliers essentiels. D’abord ses guitares, hypnotiques et précises, acoustiques ou électriques, qui établissent une atmosphère nocturne des plus intrigantes. Ensuite sa voix, suave et affectée, adepte d’un parlé-chanté parfois proche du murmure. Ces deux éléments fondateurs servent de trame à un univers qui, pour beaucoup, rappelera inévitablement celui du camarade Lanegan. Pas un hasard, d’ailleurs, si ce dernier a participé à la réalisation de l’album aux côtés d’Alain Johannes, autre satellite de la galaxie Queens of the Stone Age.

Il serait pourtant injuste de coller à Garwood une étiquette d’imitateur dénué de toute personnalité. En effet, fort d’un jeu de guitare singulier (« Burning Seas ») et d’une plume trempée dans une encre d’un noir profond (« Roses »), le natif du Kent affirme une identité propre tout au long de dix titres ensorcelants. S’il s’en dégage un sentiment de solitude propre à tout disque de blues digne de ce nom, on remarquera que le multi-instrumentiste sait aussi choisir ses fréquentations. Jehnny Beth (Savages) lui donne ainsi la réplique le temps d' »Heavy Love », sombre tête-à-tête apposé sur un motif de guitare obsédant. A l’image de ce « Sweet Wine » qu’il invite à partager sur l’un des temps forts du disque, le blues atmosphérique et capiteux de Duke Garwood finit par provoquer une délicieuse ivresse.  

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