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Festivals

Les Francofolies de la Rochelle 2015

Samedi 11 juillet

Belle affiche encore cette année aux Francofolies de la Rochelle d’autant plus qu’un festival OFF proposé par Tornado Prod commence à prendre vie en proposant, au bar Chez Hortense, une belle programmation avec les déjantés Pneu (hou ! hou!), l’assagi Parad et les locaux de Forever Pavot.

C’est d’ailleurs chez Hortense, que je commence mon périple rochelais en allant voir Jo Wedin & Jean Felzine. Jo Wedin est une chanteuse suédoise installée en France et Jean Felzine, le chanteur de Mustang. Jo a rencontré Jean il y a quelques années pour qu’il lui écrive des chansons en français. Ce travail est allé bien plus loin puisque maintenant ils chantent ensemble. Dans un décorum un peu suranné qui leur sied à merveille, les chansons qu’ils interprètent ce soir-là en guitare/voix sont pleines de malice et d’espièglerie. Jalousie, cœur brisé, « fuis-moi je te suis, suis-moi, je te fuis » ponctuent leurs chansons inspirées du rock des années 50-60. Jo Wedin & Jean Felzine c’est un peu notre M. Ward et notre Zooey Deschanel à nous. On les aime beaucoup. On aura eu le droit ce soir-là au prochain single « Idiot« , « La valise » à « baiser, boire et manger » et « Les hommes ne sont plus des des hommes » genre on ne sait plus bricoler ni picoler…

 Jo Wedin & Jean Felzine

Après ce délicieux moment, je file au Grand théâtre écouter Raphaël qui revisite Manset. C’est un projet audacieux et un brin casse-gueule aussi. Le concert est déjà entamé mais ce que je peux y entendre est vraiment réussi. Les Francofolies ont vu les choses en grand pour ce concert. Raphaël est accompagné d’une section à cordes et d’un guitariste qui sortira des sons très particuliers avec ce petit côté hard-rock cher à Manset. L’interprétation d' »Avant l’exil » seul devant la scène et le groupe relayé au fond de la scène dans une quasi-obscurité sera de toute beauté comme « Vahiné ma sœur » et le magnifique « Comme un Légo » que le public aura apprécié au vu des applaudissements. Dans la salle le public est chaud. On applaudit beaucoup mais Manset ne sortira pas de sa tanière. Pourtant, on le sent là. Pas loin d’apparaître. Gérard Pont, le patron des Francos a beau y mettre du sien. Rien… Bravo à Manset et à Raphaël. Après le concert, je me dis que c’était une évidence. Qui aurait pu reprendre Manset sinon Raphaël…

 Raphael

C’est ensuite The Dø qui joue sur la scène Saint Jean d’Acres. La soirée est sold out. Histoire d’être débarrassé, c’est avec leur hymne « On My Shoulders » réarrangé que commence le set. Gros son même si on me dira après qu’au fond de la salle ça n’était pas ça. Olivia, telle une superwoman, portait une petite cape rouge du plus bel effet. « Ladies & Gentleman, Welcome to Shake Shook Shaken Airlines »: effectivement, ça remue et ça déroule et on s’envole. « Despair Hangover & Ecstasy » et « Keep Your Lips Sealed » appuyés par un magnifique jeu de lumières sont de vraies petites bombes.

 The Dø

Dimanche 12 juillet

La journée commence avec Lior Shoov, inconnue au bataillon. Elle a fait le chantier des Francos cette année. Ca commence assez mal puisque dans la salle un homme pousse des gémissements… J’imagine la petite Lior décontenancée, mais pas du tout. « Il peut continuer, ça ne me dérange pas, il peut rester ». S’ensuivra ensuite de gros problèmes de son. « Pas grave, on va faire sans ». Quel flegme ! Sa musique, faite d’instruments miniatures -sac poubelle, peluche pouet-pouet – , nous emmène dans un monde plein de poésie. On ressent quelque chose de très sincère en tout cas. Visiblement, comme moi, le public a apprécié.

Arrive ensuite au Théâtre Verdière Alexis HK venu présenter son spectacle « Georges et moi ». Quel pied ! C’est malin, pertinent, on rigole beaucoup. On ne met pas Georges Brassens tout en haut d’un piédestal ! Ici on se fout un peu de sa gueule, de sa misogynie, de sa musique pas toujours très inspirée. Il en reste quand même un très bel hommage. Alexis HK mi-acteur, mi-chanteur, réarrange les chansons de Georges, n’hésite pas à changer quelques mots, s’essaie à l’analyse critique hilarante de « La fessée ». On finira tous pas chanter à tue-tête « Fernande ». Le pied.

 Alexis HK

Après cet excellent moment, je rejoins la salle de la Sirène où Dominique A, grand habitué des Francos, se produit. La salle est pleine. Il chantera ce soir-là beaucoup de chansons des deux derniers albums dans une veine assez rock. « Rendez-nous la Lumière » sera tendue tandis qu' »Au revoir Mon Amour » sera lancinante et poignante. L’équipée Boris Boublil, Sacha Toorop et Jeff Hallam a mis un peu de tension et un peu d’âpreté dans le répertoire du Nantais. Le concert se terminera en apothéose avec les superbes « Marina Tsvetaeva », « Le Convoi » et le fameux « Courage des Oiseaux ». Beaucoup de générosité encore de sa part.

 Dominique A

Retour en centre ville. Je ne voulais pas louper Robi qui avec « La cavale » a confirmé tout le bien que l’on pensait d’elle. On peut dire que sa musique lui ressemble beaucoup…  « Etre là », « Devenir fou » nous auront forcément touchés grâce une interprétation habitée très convaincante. Je finirai ensuite la soirée avec Perez que j’ai trouvé assez peu inspiré ce soir-là. La cause : un maniérisme dans la voix qui m’a bloqué d’entrée.

Robi

Lundi 13 juillet

Direction le « Rock in Loft« , un nouveau concept de concert chez l’habitant, de rencontres professionnelles et de dégustations. Alma Forrer joue dans un petit salon seule avec sa guitare. La jeune femme me fait immédiatement penser à la folk d’Anne Vanderlove. Son chant est suave, profond, tout ça me plaît beaucoup. « Bobby », « Blanche », la belle mélancolie de « Comme Avant » nous donnent très envie d’être en octobre pour écouter son nouvel EP. Elle reprendra aussi magnifiquement « La mer est immense » titre plasmique de Graeme Allwright. Le concert fut un peu court. « Bon, je fais encore deux chansons et ensuite on mangera du pâté ». Merci pour l’accueil « Rock in Loft » et pour le pâté.

 Alma Forrer

Je me rends ensuite au Théâtre Verdière pour le concert de Lewis Evans et de Keren Ann. Le premier que j’avais vu l’année dernière est aussi issu du Chantier. Il a toujours cette pêche avec son coté crooner. Sur scène, sa pop so British côtoie les vieux standards du rock. On entend également les relents de son passif punk. Son chant dégage une belle énergie. Il est blagueur ce Lewis. Poète aussi. « Qu’est ce qu’un mouton sans tête et sans jambes ? Un nuage » Il nous offrira aussi une reprise d’Édith Piaf qui aurait fêter ses 100 ans cette année ainsi qu’une rutilante reprise de « Love Letters » de Metronomy.

Arrive ensuite Keren Ann seule avec sa guitare et son harmonica. Je suis tout de suite assez étonné par le ton du concert. Ça sonne très folk et sa voix que je pensais un peu fluette prend ici bien plus de hauteur que je ne l’imaginais. « ‘L’illusionniste », poignant, sa reprise de « Parlez-moi d’Amour » de Lucienne Boyer et « Not Going Anywhere » seront dans leur nouveaux habits plus que convaincants. On aura eu droit également ce soir-là à des titres du nouvel album qui donnent très envie d’écouter la suite ainsi qu’à « Strange Weather« , récemment repris par Anna Calvi et David Byrne. Très agréable surprise donc.

 Keren Ann

J’enquille avec la soirée « Premières Francos » organisée en partenariat avec les copains du Coconut Music Festival. Radio Elvis sont les premiers à jouer. Tout de suite quelque chose se produit. Les mots sonnent, ont de l’allure, les trois garçons donnent beaucoup. « Au Loin, les Pyramides » et « La Traversée », inspirés par « Demande à la poussière » de John Fante sont des chansons pleines d’élan et une bien belle invitation aux voyages.

Radio Elvis

On en reparlera évidemment très bientôt dans ces colonnes. Je termine enfin par Thylacine et Superpoze pour deux sets puissants et subtils. Thylacine, n’hésitant pas à reprendre son saxophone alors que ses machines sont lancées, et Superpoze dans une musique électro plus nuancée qui nous ouvrira les portes d’une soirée qui ne fait que commencer…

thylacine

Mardi 14 juillet

Dernier jour. Je pars voir Luce et Mathieu Boogaerts. Une guitare et la voix de Luce, et la magie opère. Ces deux-là ont deux bonnes bouilles ! C’est drôle, malin, futé, décalé comme toujours. On commencera le concert par une petite « Polka« , suivi d’un « Miaou » hystérique et déluré, et Boogaerts ce soir-là bougera son booty comme personne. Album à découvrir vraiment.

 Luce Boogaert

Tout le monde en parle. Jeanne Added, qu’on attendait depuis longtemps, a enfin sorti son premier album le mois dernier, après de multiples collaborations. La voilà donc sur scène, concentrée ou intimidée par le Théâtre Verdière plein à craquer. Elle est accompagnée de deux autres musiciennes aux claviers et à la batterie. Jeanne Added a une très forte présence sur scène. Il y a dans sa musique un certain dépouillement, pas de guitare, mais des lignes de basse puissantes accompagnées par le jeu de batterie très impressionnant d’Anne Paceo. Il y a également beaucoup de raffinement dans les claviers comme sur cette petite perle « Suddenly ». Frissons garantis.

Jeanne Added

C’est l’heure de partir. Pas sans avoir jeté une oreille à notre Johnny national bien sûr. Si si, je l’ai fait.

 

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