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Disques

Matthieu Malon – Peu d’ombre près des arbres morts

Mathieu Malon - Peu d'ombre près des arbres morts

On avait personnellement laissé Matthieu Malon avec l’album de Laudanum « Your place and time will be mine » et on restait sur nos souvenirs communs de soirées houblonnées au Syndicat (à moins que ce ne soit à coups d’alcool blanc mélangé à des feuilles de menthe ? Ou de trucs au nom improbable tels le Léon des Bois ?) et de concerts de Dominique A ou d’Arab Strap, où on était absolument sûrs de se croiser. C’est bien dommage car si la distance et les kilomètres nous éloignent, la musique de Matthieu nous rapproche. Malon fait le job et remplit à fond les deux faces imparties en jouant le jeu de dialoguer avec les belles images de la pochette, notamment avec ce « Sur la dune », road movie sentimental électronique qui tourne en eau de boudin sur le sable. Ça craque et ça colle, le sable.

 

« Désolé » durcit le ton avec basse saturée et toms basses qui claquent : Malon peut faire beaucoup avec peu et pour un peu ressusciterait le Bashung de « Fantaisie Militaire ». Un joyeux drille en somme.

De l’humour il y a avec « Reviens et reste », adaptation en français d’un tube électronique popularisé par un certain Paul Jeune lorsque nous l’étions. « Reviens et reste » permet à Matthieu Malon de prendre le costume, qui ne lui va pas si mal, de Black Francis. En tout cas, la relecture est vraiment réussie, hyper efficace et peut-être la meilleure des 3eps#2.

Sur la face B, l’autre reprise cheesy, Ultravox cette fois, joue la carte de l’humour avec une adaptation très littérale, qui remet les choses à leur place : ah, ces paroles anglo-saxonnes qu’on ne comprenait pas à l’époque, quelle soupe ! La façon un poil Daho de les interpréter nous amuse beaucoup, d’autant que la musique intense, dark couillu (avec méchant solo) permet de prendre un peu de distance avec tout ça.

Les deux autres titres (« Elle chasse mes rêves » et « Dans la chambre d’Hôtel ») oscillent avec le meilleur des années 80 et 90 : basse lourde, nappes de clavier, déflagrations de guitares et textes rêveurs soutenus par un parlé-chanté plus varié qu’il ne semble en avoir l’air à première écoute (y compris « Dans la chambre d’hôtel » dans laquelle flotte un léger parfum de celui, très particulier, de Gainsbourg).

Voilà deux faces bien garnies par un Matthieu Malon en grande forme, généreux, drôle, sombre sans être lourdingue, tout comme il faut.

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