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Disques

Black Rebel Motorcycle Club – Wrong Creatures

Black Rebel Motorcycle Club - Wrong Creatures

Que sont devenus les Black Rebel Motorcyle Club ? Que sont devenus ceux que l’on découvrait il y a déjà dix-sept ans avec un premier album fiévreux dont l’écoute répétée nous a permis plus d’une fois de s’échapper de la monotonie ambiante d’une première expérience professionnelle ? On aborde la question avec un début d’appréhension en écoutant les premières notes de « Wrong Creatures », tout en notant les éléments de style qui n’ont quasiment pas changé depuis 2001. Une guitare électrique plutôt chargée en distorsions psychédéliques, une basse fuzz mélodique comme jamais, une rythmique précise et cette voix légèrement halluciné qui tient coûte que coûte à chanter le blues même si la quarantaine est déjà largement entamée.

Alors oui, « Spook » porte trop en elle les signes du temps qui passent pour être suffisamment chargée en psychotropes, « Echo » nous fatigue quand le groupe en fait des tonnes en terme d’emphase malgré une très belle introduction qui évoque presque certains chefs-d’oeuvre de Lou Reed. Il faut donc être patient avec « Wrong Creatures », certains titres se dévoilent sur une écoute prolongée, notamment « Question of Faith », tenue par une ligne de basse impitoyable, une rythmique en béton armé, quelques phrases de guitare à l’électricité fiévreuse et surtout le chant, partagé entre Peter Hayes et Robert Levon Been, dont la sensibilité s’exprime ici bien au-delà de leurs désormais indispensables blousons en cuir.

Il faut ensuite attendre « Little Things Gone Wild » pour retrouver de ce rock puissant qui nous rappelle, avec nostalgie, l’immense « Spread Your Love ». Le reste du disque est à l’avenant, on y croise de nombreux nuages hallucinés, de quoi nous satisfaire en mélodies opiacées pour ce début d’année, surtout si on compare tout ça aux productions récentes des artistes apparus au même moment que les Black Rebel Motorcycle Club. Ceux qui jouaient le retour du rock au début des années 2000 ont soit disparu, soit changé leur fusil d’épaule, alors pourquoi ne pas réécouter ce trio dont la persévérance à suivre les pas de Brian Jonestown Massacre nous laisse soudainement admiratifs.

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