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Interviews

Le SuperHomard : « En 2018, si tu es plus de deux sur scène avec autre chose qu’un ordi et un synthé ou un pad électronique, tu passes pour un emmerdeur ou pour les Pink Floyd à Pompéi! »

Retour en forme du quintet méridional avec leur nouvel EP « The Pomegranate Tree ». Ces cinq titres magistraux vous assureront la béatitude éternelle. Pour les avoir vus en concert dans un Olympic Café parisien injustement clairsemé cet hiver, je puis témoigner de l’efficacité de leur pop amniotique par la grâce d’une troublante chanteuse chabrolienne et d’un groupe miraculeux alternant hooks de ouf et plages instrumentales hypnotiques. Entretien express avec Christophe Vaillant, tête pensante de cette machine rutilante : bienvenue dans le verger du SuperHomard!

 

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Tous les titres du SuperHomard (ou presque) sonnent comme la BO d’un paradis perdu. Quelle est l’importance du cinéma dans votre univers ? 
« September 9 » semble tout droit sorti d’un film français fin 70’s : la douce amertume érigée en style. Pouvez-vous nous en dire plus ?

Les musiques de films sont bien entendu une des influences majeures du SuperHomard. On peut citer les classiques Ennio Morricone, Francois de Roubaix ou Francis Lai… mais aussi la Library Music de KPM, Télé Music ou Bruton par exemple. Ce titre instrumental « September 9 » (date à laquelle il a été composé en fait) a un côté un peu Air des débuts et c’est vrai qu’il collerait bien à un film des 70’s. Mais il collerait bien à un film tout court aussi, j’espère ! 

Après l’accueil chaleureux réservé à « Maple Key » en 2016, quelle fut la genèse de votre nouvel EP « The Pomegranate Tree »? D’où vient cette fixette sur les arbres et leurs fruits ? Pourquoi la grenade cette fois ?

Haha, je n’avais même pas remarqué en fait ! Non c’est du pur hasard, je pense. Le titre du Ep (et donc du morceau du même nom) « The Pomegranate Tree » vient du fait que ledit morceau me faisait penser à mon enfance (une sorte d’ambiance nostalgique très film 70’s lui aussi) : et quand je pense à cette période cela m’évoque un parc ou j’allais jouer avec mon frère et où il y avait des grenadiers.


La qualité de vos productions semble relever d’une formule magique : un savant mélange d’instrumentaux et de titres catchy (on pense notamment au tubesque « Under A Charm »). Quelles sont vos techniques de composition? Auriez-vous des secrets de fabrication à nous livrer?

C’est trop gentil ça ! Je ne crois pas qu’il y ait un quelconque secret de fabrication si ce n’est peut être juste d’essayer de mélanger des trucs qui ont été accumulés au fil des années et de tenter d’en faire quelque chose que j’aurais l’envie d’écouter et avec tous les ingrédients que j’aime retrouver sur un disque. 

On a pu vous voir sur scène à 4 ou 5 musiciens. Vous adaptez la combinaison selon les lieux? Existe-t-il un modèle idéal ? Tous vos morceaux sont-ils transposables en concert? 

En fait, le SuperHomard se compose toujours de 5 membres sur scène (Julie au chant/claviers, Benoit aux claviers/guitares, Tomi à la batterie, Laurent à la basse et moi-même). Nous avons joué à 4 à Paris il y a peu car Tomi (batterie) était coincé et n’avait pas pu nous accompagner. Du coup, il a été remplacé par une boite à rythmes sur ce concert.
Mais oui, nous essayons de parfois nous adapter quand cela est nécessaire, de faire avec un peu moins de bazar (car on demande de plus en plus aux groupes de jouer « léger » – surtout quand il fait la première partie d’un artiste plus important – c’est pas marrant mais c’est la dure réalité des concerts en 2018 si tu veux jouer un peu car, si tu es plus de deux sur scène avec autre chose qu’un ordi et un synthé ou un pad électronique, tu passes pour un emmerdeur ou pour les Pink Floyd à Pompéi)  

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Vous vivez tous dans le Sud de la France ? Y a-t-il une raison particulière? Quelle est l’importance du soleil dans votre façon de travailler ? Pouvez-vous nous raconter le tournage de la superbe « boat session » de « Dry Salt In Our Hair »?

Oui, nous vivons tous entre Avignon, Nimes et Montpellier pour des raisons familiales et aussi sans doute climatiques. Je ne sais pas si le soleil joue un rôle dans le processus créatif mais j’espère qu’il se ressent un peu parfois dans notre musique ce qui serait déjà un truc énorme ! Nous avons fait cette boat session avec un copain très doué appelé Clement Puig à la Grande Motte près de Montpellier. C’est une ville en bord de plage, hyper typée 70’s, créée par l’architecte Jean Balladur. Je suis fan absolu de ce lieu si particulier. Nous avons dû demander l’autorisation à la mairie de La Grande Motte car il est interdit de filmer là-bas avec un drone. Nous avons joué le morceau en direct sur un bateau au petit matin en l’enregistrant sur un ordi, Benoit a mixé le son puis Axel, un autre copain, a synchronisé tout ça avec les superbes images tournées en plan séquence par Clément. 

Cette pop sophistiquée est devenue votre marque de fabrique. Parmi vos influences, on entend volontiers des groupes emblématiques des 90’s tels que Stereolab, les Cardigans, Pizzicato Five. Les revendiquez-vous ? Quels artistes contemporains vous inspirent ?

Oui bien entendu ! Actuellement, il y a toute une scène française pop hyper talentueuse dont nous nous sentons assez proches (les « poppeux » de chez Born Bad par exemple, Forever Pavot, Dorian Pimpernel, Julien Gasc…) ou d’autres Français là depuis plus longtemps comme Air ou Tahiti 80… mais aussi des artistes internationaux comme Jane Weaver, Metronomy, Last Shadow Puppets ou Divine Comedy par exemple. Mais il y en a des dizaines d’autres…

 

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