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Disques

Darren Hayman – The Doll’s House Room

Stackhanovistes de l’indie pop, réjouissez-nous ! Après « Songs for Pierre Chuvin » un album enregistré dans l’urgence du confinement par John Darnielle qui renouait avec la spontanéité des premiers Mountain Goats, Darren Hayman livre aussi son album du repli, avec un tout petit peu de retard sur son aîné. Darren aurait pu se contenter de faire fructifier son petit business de proximité avec notamment la promotion de deux albums cette année (« Home Time » et « I can travel through time ») mais ce n’est pas le genre de la maison mère Hayman.
Confiné chez ses parents, Darren enregistre donc, pour la multitude numérique, un album dans la chambre de la maison de poupée. Un album dont l’ambition, le précise-t-il d’emblée, sera de ne pas jouer sur l’économie de moyen engendrée par le confinement.
Modernité des home studios, immense savoir-faire, prises du batteur et de quelques chœurs chez eux, mixage maison et c’est parti.
Comme annoncé, le son est très différent des deux albums de l’année, plus acoustiques. Ainsi on se trouve en terrain anglophile connu avec un « Men Die First » qui sonne comme du Teenage Fanclub mais en version réduite. C’est d’ailleurs le meilleur titre de Teenage Fanclub de ses dernières années (on attend la suite de « Here » et, du moins, la tournée l’an prochain. Ne me parlez pas de pandémie !), où on retrouve toute l’efficacité de la pop anglaise avec le son Byrds.
Pour le reste, c’est un Darren Hayman passablement déprimé, toujours en reconstruction post-rupture et nouvelle nidification (« Make a Home »), mais avec le sel de cette nostalgie qui le caractérise, sans doute réactivée par ce retour dans le giron familial.

I could be any version of me.
I could be 5 or 23.

On est en tout cas dans la suite immédiate de ce qui présageait une sortie de crise… conjugale dans « Home Time » (« You & Me » et « My hand my heart »). L’électricité, le groove confirment une certaine stabilité retrouvée et, même si la tonalité n’est pas (toujours) des plus gaies, Darren confirme tout le bien qu’on pensait à l’écoute des trois quatre derniers albums de sa production.
What we’re gonna to do
On our dead summer home ?
Chante-t-il dans le bien nommé Dead Summer.
Une seule chose, peut-être, écouter, au grand air, et à répétition, ce nouveau Darren Hayman en pleine forme.

Avec l’aide de Johanna D., Baby Dolly.

Men Die First
Better Off Dead
Make a Home
You & Me
My Hand, My Heart
Dead Summer

The Doll’s house room est paru le 5 juin 2020 et est disponible uniquement en téléchargement sur bandcamp.

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