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Disques

Squid – Bright Green Field

Il faudra un jour reconnaître à sa juste valeur l’immense travail de Dan Carey. Producteur émérite s’il en est, on lui doit le premier Black Midi, “Schlagenheim”, les deux disques de Fontaines D.C. et “Bright Green Field” de Squid qui, en citant le roman “L’Île de béton” de J.G. Ballard dès les premières notes de “G.S.K.”, ne pouvait que capter notre attention.

Sur “Narrator”, le troisième morceau, les éléments de style du prodcuteur s’imposent d’emblée : les guitares sont répétitives, les lignes de basse sont claquantes, le saxophone est vénéneux et la rythmique est motorik. Mais la composition du single bascule progressivement vers une sorte de bataille rangée contre lui-même. Martha Skye Murphy finit par s’imposer en narratrice dans un finale criard et bruyant. Le batteur, Ollie Judge, est à la tête de Squid et ses constructions rythmiques complexes portent ce morceau de bravoure sur plus de 8 minutes. Le clip avec ses effets 3D est aussi très bluffant.

Alors que la suite de “Bright Green Field” enchaine les classiques post-punk du meilleur effet tout en ménageant ses temps morts, Squid semble nous préparer une ultime bravade. Il faut attendre la diatribe finale de Ollie Judge sur “Pamphlets”, au terme des 8 minutes du morceau, pour finir à genoux, épuisés mais heureux. Là encore, la construction impressionne, entre section rythmique au cordeau, guitares claires répétitives et nappes saturés sous plusieurs strates de delay.

Jusque dans les recoins épuisés de “Global Groove”, les cinq musiciens nous donnent tout, jusqu’à déformer leur propre voix dans un craquement sonore sidérant. On espère juste que Squid nous garde encore quelques expérimentations pour son prochain disque.

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